Ni Charlie Ni Charia : Non au coup d’État idéologique!
publié dans regards sur le monde le 12 janvier 2015
NI CHARLIE NI CHARIA : NON AU COUP D’ÉTAT IDÉOLOGIQUE !
C’est un immense détournement qui est depuis hier médiatiquement réalisé, systématiquement et massivement, à l’échelle nationale et occidentale. Comme nous, l’immense majorité de nos concitoyens a été révoltée par les assassinats de ceux de Charlie-Hebdo, de policiers et par ceux encore plus cruels, avec les affres d’une longue angoisse, de ceux de nos compatriotes juifs pris en otages.
Et pour l’immense majorité de cette majorité, c’est évidemment contre le terrorisme jihâdiste qu’ils ont marché hier. Ont-ils marché pour faire désormais de Charlie-Hebdo le journal officiel d’un nouvel ordre républicain ? Bien sûr que non ! Beaucoup, sans nul doute, malgré un matraquage historiquement sans précédent, s’apercevront vite de la manipulation. La « manip », c’est Fleur Pellerin, ministre de la culture, qui en a fait l’aveu hier au soir : « Le gouvernement, a-t-elle dit, s’apprête à débloquer des millions d’euros pour que Charlie-Hebdo, jusqu’ici de plus en plus déficitaire, puisse continuer. » Somme toute nouvel organe officiel de la République plus digne de soins que le vieux J. O. qui désormais ne paraît plus sur papier.
L’hétérotélie, c‘est un phénomène classique de l’histoire. C’est au sens strict le détournement de direction, le détournement d’un mouvement, d’un projet, d’un enthousiasme ou d’une colère collective. Le parfait phénomène hétérotélique auquel nous assistons aura consisté à détourner un immense mouvement contre le terrorisme jihâdiste en un coup d’état idéologique visant à imposer « l’esprit Charlie », c’est-à-dire le blasphème comme valeur fondamentale de la République. Car il n’est plus seulement question d’assurer la liberté du blasphème. Il est question d’imposer le culte du blasphème.
Puisqu’on propose désormais de mettre devant toutes les églises (pour les autres cultes ?) des panneaux de défense du blasphème comme valeur fondamentale !
Somme toute, le blasphème laïque et obligatoire ; mais pas gratuit, car payé par l’impôt de tous ! Avec, dès l’école maternelle, l’apprentissage des dessins tels que les plus superbes de la meilleure sélection d’obscénités, d’immondices, de graveleux, de pédo-pornographique et scatologique. On y reproduira cette communion selon Charlie-Hebdo : une hostie présentée au bout d’un membre viril… On y reproduira le dessin de ce nu féminin au vagin largement ouvert, avec la légende « la grotte de Lourdes ». Et restons-en là dans un vaste choix des délicats dessins de l’esprit Charlie, fondateur de l’idéologie de la nouvelle République.
Et faut-il oublier le soutien aux groupes de rap d’appel aux viols et aux meurtres ?
Mais voilà que désormais, il ne saurait y avoir de liberté d’expression que pour les adeptes de la liberté d’expression selon Charlie ! La liberté, c’est Charlie ou rien !
Eh bien, nous, notre liberté d’expression, c’est de dire le mot de Cambronne à la pseudo-liberté de cette nouvelle dictature totalitaire. On transmettra aussi bien sûr aux petits enfants les articles de soutien aux textes si beaux des groupes de rap appelant au viol et au meurtre.
Mais cependant que les adeptes de droite et de gauche de l’esprit Charlie imposent leur nouvel ordre moral, voilà qu’en réaction aux crimes de « l’islam mains rouges », les frères musulmans et autres salafistes artistes de la taqqiya étendent douceureusement les vastes zones de « l’islam pattes blanches », celui d’une application « modérée » de la charia, lentement mais sûrement.
Piège dialectique là aussi terrible ! Car on a déjà vu, il y aura un siècle, au mois de mai, comment sous le calme apparent d’un océan islamique, pouvait se déclencher le tsunami du génocide arménien.
L’AGRIF appelle tous les Français qui ne veulent ni du nouvel ordre moral du totalitarisme « Charlie » ni du totalitarisme « charia » à rejoindre son combat pour la liberté. Celle-ci ne se ramène pas à la promotion du blasphème !
Bernard Antony,
Président de l’AGRIF