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Entraide et Tradition

Mgr Williamson est en train de changer…

publié dans nouvelles de chrétienté le 16 décembre 2015


(Source Risposte Catholique

Le milieu catholique traditionnel en pleine mutation

Je sentais ce changement depuis plusieurs mois en lisant les « papiers » de Mgr Williamson…Les arguments qu’il développe à la fin de ce papier, furent parmi les arguments que je développais en son temps dans mes relations avec l’autorité de la FSSPX pour les encourager à « normaliser » les relations avec Rome…
Depuis trois décennies, les fondations traditionalistes reçoivent des statuts romains. C’est normal et juste diront la plupart. Trahison et piège crieront les plus récalcitrants. Mais regardons honnêtement l’évolution. À la veille des sacres de juin 1988, Mgr Lefebvre regroupait sous son égide tout ce qu’on appelle le « traditionalisme », c’est-à-dire ceux qui sont attachés à la messe de saint Pie V et qui ont des boutons quand on leur parle d’un catéchisme non traditionnel, des expériences  pastorales, des délires hollandais ou autre billevesée. À l’exception de l’Église officielle chinoise, qui conserva la liturgie traditionelle jusqu’en 1992, seule la Fraternité Saint-Pie X pérpetuait la forme extraordinaire du rite romain dans des conditions d’hostilité évidente de la part du milieu ecclésial. Aujourd’hui, la moitié du monde traditionnel se trouve régularisée. Il suffit de constater, à l’échelon des fréquentations de messes ou des choix de vocations, la porosité progressive des barrières au sein du milieu traditionnel. Par conséquent, que les supérieurs les plus éminents de la FSSPX, à l’instar de l’abbé Schmidberger, parlent en faveur d’une normalisation, qui commence, par ailleurs, à devenir évidente, n’est guère étonnant.
Nous ne sommes plus en 1988 et les arguments qui font dire de façon épidermique aux plus frondeurs que les milieux Ecclesia Dei ont lamentablement échoué sont assez éculés. Les sociétés régularisées ont des centaines de séminaristes, qui bénéficient a posteriori de l’action de Mgr Lefebvre, et les diocèses, à travers le monde, leur proposent des églises, nonobstant les obstacles rencontrés ici ou là ou bien le cas non généralisé des Franciscains de l’Immaculée, dont on s’aperçoit qu’il est plus l’exception qui confirme la règle que le grand retournement romain craint (le retour aux années de plomb des années 1990, voire 1970). Il va sans dire que la FSSPX, de par son fondateur et son histoire, a une liberté de ton qui sert à tout ce monde traditionnel, clercs et fidèles – régularisés ou non – compris. Reste la personnalité du pape, hautement déconcertante. Qui se dit attaché aux vérités catholiques peut difficilement se réjouir des graves ambiguïtés qui ont cours à Rome actuellement. Mais la dynamique du monde traditionnel est telle que même un pape progressiste se trouvera obligé de reconnaître la catholicité de tout traditionaliste. Des papes plus traditionnels que le pape actuel ont pu être plus « rudes » pour la FSSPX, y compris lorsqu’ils s’appuyaient sur une hérméneutique de la continuité (cas de Paul VI, avec Humanae Vitae). Quant à Jean-Paul II et Benoît XVI, les accords avec la FSSPX ont, en partie, butté sur la question doctrinale (Vatican II), qui n’est nullement le souci du pape François…
L’autre grave problème auquel est confronté le monde traditionnel est l’isolement, l’habitude qu’il y aurait à avoir d’oublier, purement et simplement, qu’il y a une hiérarchie dans l’Église (malgré les redoutables défauts de ses membres), que la grâce agit ailleurs que dans les chapelles traditionnelles, qu’il y a une nécessité de ne pas circonscrire l’apostolat dans de petits milieux fermés. Dans un récent commentaire sur le Novus Ordo, Mgr Richard Williamson lui-même se rendait compte des problèmes qu’il rencontrait chez les catholiques attachés à la Tradition. Perçoit-il les graves limites philosophiques et théologiques de ceux qui se sont réclamés de lui, toujours est-il que, dans un discours non dénué de contradictions, il rappelle que l’isolement sectaire et pharisaïque (ce sont ses termes) commence à devenir un danger mortel et que la pente savonneuse du schisme est à éviter. Il a va plus loin : il y a, en effet, un monde hors de la Tradition. Citation:
Le NOM et l’ensemble de l’Église Novus Ordo sont dangereux pour la Foi, et les Catholiques ont raison, eux qui se sont attachés à la Tradition pour éviter le danger. Mais comme ils ont eu à mettre une distance entre eux et l’Église officielle, ils se sont par là exposés au danger opposé de cet isolement qui peut mener à un esprit sectaire et même pharisaïque, déconnecté de la réalité. Il y a de véritables Sacrements dans le Novus Ordo et de véritables Catholiques dont Dieu s’occupe, et les « Traditionalistes » devraient s’en réjouir. Puisse l’isolement de ceux-ci ne pas leur faire sentir qu’ils doivent penser qu’il ne reste plus rien de catholique dans le Novus Ordo. Ce n’est pas raisonnable, et le pendule de la réalité finira par revenir, comme par exemple pour la direction actuelle de la FSSPX qui ne voit plus suffisamment clair le besoin qu’il y a toujours de s’isoler de l’Église néo-moderniste. 
Aujourd’hui, Mgr Williamson refuserait-il une prélature personnelle sans condition, donnée par Rome (et bien sûr sans Mgr Fellay près de lui) ? Rien n’est moins certain.
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Article de Mgr Williason:

[Mgr Williamson – Initiative St Marcel] Novus Ordo Missae – III

SOURCE – Mgr Williamson – Initiative St Marcel – 5 décembre 2015

Catholiques, soyez généreux ! Reconnaissez le but de Dieu
De sauver, à l’extérieur de la « Tradition », le plus d’âmes possible.
Si l’évidence en faveur des miracles eucharistiques qui ont pris place au sein de l’Église Novus Ordo (voyez CE 436–37) est aussi sérieuse qu’il semble, alors les Catholiques doivent conformer leur esprit à celui de Dieu et non l’inverse. Et les Catholiques attachés à la Tradition ont un besoin spécial de saisir ce que Dieu veut dire par ces miracles, car ils ne comprendront pas facilement, étant donné qu’ils savent combien la Messe Novus Ordo (NOM) est désagréable à Dieu en elle-même.
Depuis des siècles et des siècles, Dieu fait de tels miracles. La raison première a toujours été de renforcer la foi des Catholiques dans une vérité de la Foi qui n’est pas facile à croire mais qui est toute proche du Cœur de Dieu. Suite à la Consécration du pain et du vin à la Messe, c’est Dieu Lui-même qui prend la place de leur substance, ce qui est une occurrence si étrangère au cours normal de la nature que cette invention de l’amour de Dieu désireux de se donner Lui-même en nourriture et breuvage à ses brebis peut être pratique, mais en même temps semble incroyable. Aussi Dieu a-t-il toujours choisi des moments aptes pour faire des miracles visibles sous une forme ou une autre pour aider les âmes incrédules à y croire. Une deuxième raison pour ces miracles, là surtout où la sainte Eucharistie a été profanée de quelque façon que ce soit, c’est de rappeler aux Catholiques le traitement sacré et l’adoration toujours dûs aux humbles apparences derrière lesquelles c’est Dieu Lui-même qui se cache.
Chacune de ces raisons se réalise aujourd’hui quand le NOM a sévèrement diminué le sens de la Présence Réelle sans toujours l’invalider (CE 437). Qui peut nier que le rite du NOM, tel qu’il est pratiqué à travers toute l’Église Novus Ordo, par exemple la Communion debout et dans la main, a amené des Catholiques sans nombre à ne plus croire en la Présence Réelle, et des prêtres sans nombre à manquer de respect dans la façon dont ils traitent la sainte Eucharistie ? Qui peut nier que l’incrédulité et l’irrespect envers Elle ont singulièrement augmenté depuis l’introduction du NOM en 1969 ? Humainement vu, la merveille n’est pas qu’il y ait eu des miracles au sein de la structure du NOM, mais qu’il n’y en ait pas eu beaucoup plus. Dans tous les cas, ce n’est pas Dieu qui s’est trompé.
Or, ces miracles-là – à supposer qu’ils sont authentiques – ont aussi des leçons pour les Catholiques de la Tradition qui de façon ou d’autre se tiennent à l’écart de la structure du Novus Ordo. La leçon la plus évidente c’est que les Messes Novus Ordo ne sont pas toutes invalides, pas plus que les Consécrations épiscopales du Novus Ordo ni les Ordinations sacerdotales, comme les « Traditionalistes » peuvent être tentés de le croire. C’est sûrement parce que depuis les années 1960, tandis que des Catholiques en masse sont devenus trop mondains pour mériter de garder le véritable rite de la Messe, ils ont quand même assez aimé la Messe pour mériter de ne pas la perdre entièrement. En effet Dieu n’a-t-il pas pu permettre le NOM pour qu’il soit plus facile aux Catholiques de quitter la Foi s’ils le désirent, mais pas impossible de la garder, s’ils le veulent ?
Ainsi, le NOM et l’ensemble de l’Église Novus Ordo sont dangereux pour la Foi, et les Catholiques ont raison qui se sont attachés à la Tradition pour éviter le danger. Mais comme ils ont eu à mettre une distance entre eux et l’Église officielle, ils se sont par là exposés au danger opposé de cet isolement qui peut mener à un esprit sectaire et même pharisaïque, déconnecté de la réalité. Il y a de véritables Sacrements dans le Novus Ordo et de véritables Catholiques dont Dieu s’occupe, et les « Traditionalistes » devraient s’en réjouir. Puisse l’isolement de ceux-ci ne pas leur faire sentir qu’ils doivent penser qu’il ne reste plus rien de catholique dans le Novus Ordo. Ce n’est pas raisonnable, et le pendule de la réalité finira par revenir, comme par exemple pour la direction actuelle de la FSSPX qui ne voit plus suffisamment clair le besoin qu’il y a toujours de s’isoler de l’Église néo-moderniste. Non. La Tradition a encore besoin de s’isoler, mais avec un esprit généreux et non pas isolationniste.
Kyrie eleison.

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