Le sacerdoce du Christ
publié dans nouvelles de chrétienté le 12 mai 2016
Le Sacerdoce du Christ
Par le péché, les hommes ont rompu avec Dieu et sont dans l’incapacité de renouer avec lui, parce qu’ils ne peuvent, réduits à leurs seules forces, ni se convertir, ni réparer leur faute.
La rupture entre l’homme et Dieu
Le sacerdoce, conséquence de l’union hypostatique
Le sacerdoce de l’homme-Dieu
Le sacerdoce le plus parfait
Les trois conditions de la perfection du sacerdoce
Le sacerdoce du Christ est, en effet, le plus parfait qui se puisse concevoir. D’où lui vient cette perfection ? On la perçoit aisément en considérant la triple union du prêtre avec Dieu, avec la victime qu’il offre et avec le peuple pour lequel il l’offre. Plus le prêtre est uni à Dieu et plus son sacrifice est parfait ; plus il est uni à la victime et plus également son sacrifice est parfait ; enfin, plus il est uni au peuple avec lequel il l’offre et plus son sacrifice est parfait. Donc, plus le prêtre sera uni à Dieu, plus le sacerdoce sera parfait, puisque le prêtre doit suppléer par sa sainteté à l’imperfection de l’adoration, de la reconnaissance, de l’expiation et de la supplication du peuple. Plus la victime sera pure, précieuse et entièrement consumée en l’honneur de Dieu, plus le sacrifice sera parfait. L’holocauste était le plus parfait des sacrifices de l’ancienne Loi parce que toute la victime était consumée en l’honneur de Dieu, pour signifier que l’homme doit s’offrir tout entier à Dieu. Et plus le prêtre et la victime seront unis, plus le sacrifice sera parfait, puisque l’oblation et l’immolation extérieures de la victime ne sont que le signe de l’oblation et de l’immolation inté- rieures du cœur du prêtre qui accomplit ainsi le plus grand acte de la vertu de religion. Enfin, plus le prêtre et le peuple seront unis, plus le sacerdoce sera parfait, puisque le prêtre doit réunir toutes les adorations, actions de grâces, prières, réparations des fidèles en une seule élévation vers Dieu.
Jésus-Christ prêtre uni à Dieu
Il suffit d’appliquer ces principes au sacerdoce de Notre-Seigneur pour conclure immédiatement qu’il est le plus grand de tout ce qui se puisse concevoir. En effet, le Christ Jésus prêtre n’est pas seulement pur de toute faute originelle et personnelle, de toute imperfection, mais il est la Sainteté même. On ne peut pas imaginer un prêtre plus uni à Dieu. Il est Dieu lui-même par son union hypostatique. Par conséquent, par son union à Dieu, ce ne peut être que le prêtre le plus parfait.
Jésus-Christ prêtre uni à la victime du sacrifice
Il ne peut pas y avoir d’union plus parfaite entre Notre-Seigneur, prêtre, et sa victime. Il est lui-même la victime, et on ne peut pas imaginer de victime plus parfaite que Notre-Seigneur. Là encore, c’est la perfection absolue, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. L’union du prêtre et de la victime ne peut pas non plus être plus intime, le lien du sacrifice intérieur et du sacrifice extérieur ne peut pas être plus étroit, puisque c’est le prêtre lui-même qui est victime, non seulement dans son corps, mais en son cœur et en son âme. Sa douleur la plus vive est celle même de la charité à la vue du mal immense qu’il a pour mission d’effacer. Cette union du prêtre et de la victime a paru de plus en plus à la Cène, au Calvaire et après la Résurrection. L’Eucharistie, au Cénacle, est le commencement de la Passion ; elle en est aussi la conséquence. Donc le prêtre et la victime ne peuvent pas être plus parfaitement unis qu’en Notre-Seigneur immolé pour nous.
Jésus-Christ prêtre uni au peuple fidèle
Enfin, l’union du prêtre et du peuple fidèle ne peut pas être plus grande non plus qu’en Notre-Seigneur, car il est la tête du corps mystique. Il ne peut pas y avoir d’union plus grande qu’entre les membres et la tête du corps mystique, parce que nous sommes unis à lui dans le corps mystique par une participation à sa grâce. C’est donc Jésus, en quelque sorte étendu au corps mystique, qui offre le sacrifice.
Le prêtre humain agissant « in persona Christi »
Et voilà que le prêtre humain que nous sommes, devenu par l’ordination alter Christus, s’il n’est pas médiateur par essence, participe à cette médiation de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est lui aussi pontife, faisant le pont entre l’humanité et Dieu. Il est le canal ordinaire, la voie normale que Jé- sus a voulue pour communiquer le salut aux âmes. Par conséquent, le prêtre doit avoir confiance dans la grâce de la Rédemption obtenue par Notre Seigneur Jésus-Christ, grâce qui aujourd’hui transforme les âmes en leur communiquant la vie divine.