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Entraide et Tradition

Saint Salomon Leclercq

publié dans regards sur le monde le 18 octobre 2016


 

Un martyr de la Révolution française canonisé

 

Arrêté en août 1792, il fut enfermé à la prison des Carmes où il est massacré avec les évêques, prêtres, religieux et laïcs retenus avec lui.

Professeur honoraire
(Source BD Voltaire)

Ce dimanche 16 octobre, le pape François a procédé à la canonisation de sept personnes, dont Salomon Leclercq, Frère des écoles chrétiennes. Ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, il vécut à Paris dans la clandestinité. Arrêté en août 1792, il fut enfermé à la prison des Carmes où il est massacré, un mois plus tard, avec les évêques, prêtres, religieux et laïcs retenus avec lui. Pie XI avait déjà béatifié, en 1926, les « Martyrs des Carmes ». Salomon Leclercq est le premier à être canonisé.

Il est donc désormais inscrit au calendrier des saints – auxquelsFrance 2 et France 3 ne font plus référence dans leurs éphémérides. Pourtant, que l’on soit croyant ou non, il n’est pas sans intérêt de se pencher sur la vie de cet homme. D’abord, comme enseignant. L’Institut des Frères des écoles chrétiennes fut créé à la fin du XVIIe siècle, sous l’impulsion de Jean-Baptiste de La Salle : il avait pour objectif d’instruire les « enfants des artisans et des pauvres ». Une œuvre placée sous le signe de la fraternité.

Ensuite, comme symbole de la fidélité à ses convictions. Il fit partie de ces prêtres réfractaires que la propagande révolutionnaire qualifia de fanatiques, d’intolérants, d’insoumis : tout le contraire de cet homme qui consacra sa vie aux autres.

Alors que l’État multiplie les journées nationales commémoratives, on n’évoque guère les « massacres de septembre », comme si on en avait honte. La Terreur révolutionnaire est le plus souvent considérée comme un mal nécessaire, toute regrettable soit-elle. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, c’est bien connu. Comme si certains moyens ne pervertissaient pas les fins !

L’Histoire est une et l’on ne peut faire le tri entre ce qui plaît ou déplaît. Qu’on le veuille ou non, la France n’est pas née en 1789 : elle est héritière des rois, du siècle des Lumières, de la Révolution, du Premier et du Second Empire, de la République. La « chose publique », au sens littéral du terme, appartient au patrimoine de tous les Français et nul ne peut s’en défaire sans commettre un déni. Salomon Leclercq nous rappelle les racines chrétiennes de la France, « fille aînée de l’Église », qu’on ne peut effacer qu’en les arrachant de notre histoire – ce dont nos dirigeants ne se privent pas.

Parmi les autres personnes canonisées ce dimanche 16 octobre, un martyr mexicain de la guerre civile des Cristeros (1926-1939), José Luis Sanchez del Rio. Ce jeune garçon de 14 ans est capturé par les troupes gouvernementales, emprisonné, torturé : son bourreau l’achève après des heures de supplice, sans avoir réussi à lui faire abjurer sa foi. Si vous n’avez pas eu la possibilité de voir en salle le film Cristerosachetez-le ici en DVD. C’est un témoignage qui vaut la peine d’être connu.

La vie exemplaire et la mort tragique de Salomon Leclercq, comme cet épisode de la révolution mexicaine, font partie de l’histoire qu’on a voulu nous cacher.

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