Le pacte de Marrakech
publié dans regards sur le monde le 19 décembre 2018
La désinformation politico-médiatique sur le pacte de Marrakech
Comme nous vous l’annoncions dans un précédent Bulletin (le n° 2587), la France a signé le pacte de Marrakech le lundi 10 décembre. On remarquera que, si des chefs de gouvernement tels le Canadien Justin Trudeau et Angela Merkel ont fait le déplacement, notre pays a délégué au Maroc un obscur secrétaire d’Etat, Jean-Baptiste Lemoyne. Comme si Macron n’était pas fier de ce geste qui aliène l’indépendance nationale et ouvre la porte à des millions d’immigrés.
A cette occasion, nous avons assisté à un vaste mouvement de désinformation du gouvernement, de la gauche, mais aussi et surtout des media (Le Monde, France 2, etc.) expliquant que Marine Le Pen, Dupont-Aignan, Wauquiez, qui dénon-çaient ce droit à l’immigration, diffusaient des fake news, faisaient de l’intox et mentaient au public pour des motifs politiciens.
Nos lecteurs savent, pour l’essentiel, ce que contient le pacte de Marrakech et son danger. Résumons sa philosophie dont l’application se décline en 23 propositions : les migrations sont inéluctables ; il ne faut pas s’y opposer mais les faciliter, il faut donc préparer l’accueil et leur offrir les meilleures conditions possibles. Les pays d’accueil n’auront que des avantages à leur ouvrir leurs frontières ; en corollaire, les gouvernements doivent combattre ceux qui en donnent une vision négative. Jusqu’à, rappelons-le, « priver de subventions ou d’aides matérielles tous les media qui promeuvent des formes de discrimina-tion à l’égard des migrants. »
Ceux qui approuvent le pacte nous expliquent que ce document n’est pas contraignant et qu’il ne met pas en cause la souveraineté des Etats dans le domaine de l’immigration.
Sur le premier point, on se demande d’abord à quoi peut bien servir un texte de quarante pages signé avec solennité par plus de 150 Etats s’il n’oblige à rien et si la situation des migrants, comme l’attitude des gouvernements, seront la même après qu’avant cette signature. Ce serait beaucoup de bruit pour rien…
Ensuite, il est bien évident que la contrainte peut n’être point juridique, stricto sensu, tout en étant on ne peut plus réelle. En voulez-vous la preuve ? L’accord de Paris sur le climat, dit encore Cop 21, adopté par 195 Etats de la Convention des Na-tions unies sur la fable d’un improbable réchauffement climatique (aujourd’hui devenu changement climatique, pour être sûr de ne pas se tromper de sens) de plus en plus contesté par la communauté scientifique, a le même statut que le pacte de Marrakech. « Dans cet accord,( Cop 21) il n’y a rien de contraignant : il n’y a pas de sanction, donc les Etats font ce qu’ils veulent, a expliqué Jean-François Julliard, le directeur général de Greenpeace France. Si demain matin, les Etats qui vont si-gner ces accords aujourd’hui ont envie de partir dans une toute autre direction, personne ne peut les en empêcher. » C’est ce qu’a fait Donald Trump, désavouant la signature de Barak Obama.
Qui osera dire que l’accord de Paris n’est pas contraignant ? Il est invoqué contre tel ou tel pays qui ne le respecte pas ; le gouvernement « fautif » est dénoncé, attaqué, accusé de crime contre la… planète si ce n’est l’humanité. C’est le cas en France quand les écolos, s’appuyant sur les conclusions et les injonctions de l’accord de Paris, s’en prennent au pouvoir accusé de ne pas le mettre en œuvre assez rapidement. Il y a même un procès en cours contre l’Etat, intenté par des écologis-tes, pour « mise en danger de la vie d’autrui » à cause de son prétendu manque de zèle à réduire le taux de CO2 dans les pro-portions auxquelles la France s’est engagée en signant l’accord de Paris.
Ne doutons pas qu’il en sera de même avec le pacte de Marrakech qui sera invoqué dès qu’un clandestin sera expulsé ou qu’une loi sera jugée trop stricte à l’égard de l’immigration. On nous réplique qu’il y est écrit que : « Le pacte mondial ré-affirme le droit souverain des États de définir leurs politiques migratoires nationales et leur droit de gérer les migrations rele-vant de leur compétence, dans le respect du droit international. »
Mais il s’agit-là d’une affirmation d’un principe que le reste du pacte vide de sa substance par les droits octroyés aux migrants, au détriment du droit des gouvernements et des peuples autochtones. Quand les migrants ont franchi illégalement nos frontières, bafouant la légalité et notre souveraineté, tout doit être fait pour qu’ils restent ! C’est ainsi qu’ils ne doivent être placés en rétention administrative» « qu’en dernier ressort », mentionne le texte du pacte, qui préconise la recherche de « solutions de rechange ». La rétention est un lieu d’attente en attendant l’expulsion.
Quelle solution de rechange ? L’assignation à résidence de ceux qui… n’ont pas de résidence ? En réalité, c’est les laisser libres sur notre territoire. Ils n’auront pas de raison de repartir puisque leur famille encore au pays les rejoindra, le pacte de Marrakech va « faciliter l’accès aux procédures de regroupement familial des migrants, quel que soit leur niveau de com-pétence, en prenant des mesures favorisant l’exercice du droit à la vie de famille et l’intérêt supérieur de l’enfant. »
P.R.
(Source: Bulletin d’André Noëel)