La politique sociale du Pape François. Malheur!
publié dans magistère du pape François le 16 janvier 2019
Le pape François en croisade contre le « populisme » et le nationalisme
A plusieurs reprises ces dernières semaines, le pape François s’en est pris aux « populismes » et au nationalisme. Ce fut le cas lors de la Journée internationale des migrants au cours de laquelle il a évoqué le mouvement nationaliste grandissant en Occi-dent du fait des migrations massives en provenance d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Il a expliqué à ces « populistes » que « Nos différences ne sont pas un préjudice ni un danger; ils sont une source de richesse. Comme quand un artiste est sur le point de faire une mosaïque: mieux vaut disposer de carreaux de plusieurs couleurs plutôt que de quelques-uns. »
Le problème, évidemment, c’est que les autochtones confrontés aux migrants n’y voient pas une œuvre d’art, ni une «source de richesse » mais un problème de cohabitation dont le pape ne souffre guère au Vatican où il y a plus de “blanc” que “ plusieurs couleurs”. Il a également condamné les dirigeants nationalistes qui « accusent les migrants » des problèmes survenant dans leur pays.
Et de comparer le mauvais accueil de Jésus-Christ à Bethléem à celui des migrants modernes. « Jésus connaît bien la douleur de ne pas être accueilli », a déclaré le pape. « Que nos cœurs ne soient pas fermés comme les maisons de Bethléem. » A cette différence que Jésus n’était pas un migrant, pas plus que Marie et Joseph, au contraire ! Ils revenaient dans le pays natal de Joseph, c’étaient des juifs « de souche. »
Le souverain pontife a comparé les réactions actuelles en Europe à « Certaines attitudes de la période de l’entre-deux-guerres lors de laquelle les tendances populistes et nationalistes prévalaient sur l’action de la Société des Nations. » On a reconnu-là la même argumen-tation que celle développée par Emmanuel Macron dans sa pré-campagne pour les Européennes : lui et l’Europe fédéraliste ou la guerre et si ce n’est le nazisme mais au moins un nationalisme, un genre de « peste », qui ne vaudrait guère mieux.
Le pape n’a pas cru devoir livrer aux fidèles le fondement doctrinal de sa condamnation du populisme et du nationalisme.
Pour ce qui est du premier, on chercherait en vain dans l’enseignement de l’Eglise et les déclarations des papes quoi que ce soit sur lui. Et pour cause, c’est un néologisme récent, dont la définition varie selon les hommes politiques. Mais on a compris que pour François, le populisme ce n’est pas bien. Moralement un catholique peut passer outre…
En revanche, plusieurs textes pontificaux évoquent le nationalisme. Mais nulle part il n’est condamné comme le communisme, qualifié d’ « intrinsèquement pervers » par Pie XI dans l’encyclique Divini redemptoris. Ce qui est désapprouvé, c’est l’idolâtrie de la nation à laquelle le bien commun doit être sacrifié comme la personne humaine, d’où la condamnation du nazisme par le même Pie XI. A chaque fois que le nationalisme est évoqué et fustigé par les papes, il est accolé d’un adjectif indiquant que ce n’est pas le nationalisme en soi qui est visé. Ainsi, Pie XI, dans Ubi Arcano Dei, dénonce « le nationalisme immodéré » et Pie XII, plus tard, « le nationalisme exagéré » Jean-Paul II, tout en dénonçant le « nationalisme exacerbé » a rappelé dans Redemptor Hominis qu’ « Il n’y a pas de droits de l’homme là où les droits de la nation sont bafoués. »
Il en est, en somme, du nationalisme, du point de vue de l’Eglise, comme du libéralisme économique ; ce dernier n’est condamné que dans ses excès et non dans son principe, contrairement au communisme et même au socialisme dont Jean XXIII a rappelé la condam-nation dans l’encyclique Pacem in terris, y compris, précise-t-il, « modéré. »
Le pape François, lui, condamne le nationalisme sans autre précision, il innove et cela n’oblige pas les fidèles à l’obéissance…
P.R. (Source la Bulettin d’André Noël)