C’est une bien triste passion que la jalousie. Les autres passions au moins apportent une certaine satisfaction ; par la jalousie, on se condamne à un supplice de tous les instants sans en retirer jamais le moindre contentement. L’homme jaloux éprouve de la douleur, non pas à cause de sa propre disgrâce, mais à cause des avantages du prochain : il s’imagine que ces avantages diminuent, ou du moins font ombrage à son propre bonheur. En sorte que la douleur de l’envieux n’est pas tant de se voir privé d’un bien, que de voir ce même bien entre les mains d’un autre. Il se croit malheureux parce qu’il en voit qui sont plus heureux ; les biens qu’il possède ne lui procurent plus aucune satisfaction, parce qu’il est dévoré du désir d’avoir ce que les autres possèdent. Ce qui l’afflige, ce n’est pas tant de manquer de quelque chose, que de voir les autres ne manquer de rien. Sa douleur, ce n’est pas précisément de ne pas réussir, c’est de voir réussir les autres. Passion des mauvais cœurs, passion des âmes viles ! Etpourtant, passion de tous les âges et de toutes les conditionsqui à exister dès le début de l’humanité. Nous le voyons avec Caïn (radin) qui est jaloux de son frère Abel car les sacrifice et offrande d’Abelson plus apprécier par le Seigneur que les siens. C’est à causede cette jalousie que Caïn atuéAbel.