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Entraide et Tradition

Melanchon et le peuple déicide

publié dans regards sur le monde le 27 juillet 2020


Mélenchon, Jésus et le « peuple déicide »

 

C’est une controverse qui divisa les pères conciliaires lors de Vatican II, et, au-delà, l’Eglise depuis des décennies : qui a tué Jésus ? Les juifs sont-ils un « peuple déicide » ?

 

Laquelle est relancée par… Jean Luc-Mélenchon !

 

En effet, interrogé sur BFM-TV à propos des relations entre les manifestants et les forces de l’ordre, le journaliste lui demande : « Mais est-ce que les forces de l’ordre doivent être comme Jésus sur la croix qui ne réplique pas ? » Il répond alors : « Écoutez, je ne sais pas si Jésus était sur la croix. Je sais qui l’y a mis ce sont ses propres compatriotes. Donc, vous voyez qu’en matière de méchanceté mutuel-le, l’imagination est là depuis quelques temps. »

 

Aussitôt, les répliques indignées fusent, notamment celle du député UDI Meyer Habib, franco-israélien : « Un peu d’histoire : Jésus-Christ fut condamné à la mort par crucifixion par le préfet romain Ponce Pilate, pas par ses compatriotes juifs ! La tentation était peut-être trop forte de recycler le bon vieux poncif antisémite du peuple déicide.

 

» Oui, un peu d’histoire, mais exacte ! A l’évidence, Meyer Habib n’est pas un lecteur attentif des Evangiles sinon il saurait que Pilate voulait libérer Jésus pour lui épargner la mort et que la foule des juifs lui a préféré Barabbas, un bandit.

 

Même si l’Eglise dans son magistère ordinaire n’a jamais enseigné littéralement que les Juifs constituaient un « peuple déicide », l’expression fut souvent employée par les prédicateurs. Jésus étant Dieu, les juifs l’ayant mis à mort, ils avaient tué un Dieu. C’était la convic-tion de la plupart des catholiques, mais aussi des protestants qui suivaient les vigoureux propos de Luther contre les juifs.

 

Saint Paul a écrit que « ce sont ces juifs qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plai-sent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes, nous empêchant de parler aux païens pour qu’ils soient sauvés, en sorte qu’ils ne cessent de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre. » (I Thessaloniciens 2, 15-16.)

 

Selon les exégètes actuels, dans ce texte inspiré, l’Apôtre ne visait que la classe sacerdotale du temple de Jérusalem et le Sanhédrin, ce qui est une interprétation à la fois nouvelle et acrobatique.

 

Le concile Vatican II, prenant ses distances avec saint Paul, a, si l’on ose dire, coupé la poire en deux en ces termes : « Encore que des autorités juives avec leurs partisans aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa passion ne peut être imputé indis-tinctement à tous les juifs vivant alors, ni aux juifs de notre temps. »

 

Revenons à Jean-Luc Mélenchon. Contrairement aux jeunes socialistes d’aujourd’hui, ceux de la génération de Mélenchon, com-me les radicaux sous la IIIème République, ne sont pas des analphabètes religieux, ils connaissent généralement la foi catholique qu’ils ont reniée ou avec laquelle ils ont pris leurs distances. C’est le cas de Mélenchon qui, dans une interview accordée à Famille chrétienne, se définit comme étant d’une « culture catholique »,sa mère étant très pieuse, il fut enfant de chœur, servant la messe en latin. Mais c’est une culture catholique d’avant le concile ! Il a répété sur BFM/TV ce qu’il entendait quand il était enfant, à la maison, à l’église, chez les prêtres : ce sont les juifs qui ont tué Jésus. Il va lui falloir un « recyclage » pour se mettre à l’heure de Vatican II et ne point subir les foudres de son collègue Meyer Habib.

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