Un vaccin pour le Covid 19 ?
publié dans regards sur le monde le 14 novembre 2020
Docteur Paolo Gulisano
La NBQ
11 novembre 2020
Ma traduction
L’annonce triomphale de l’américain Pfizer sur le vaccin conduit à rester prudent pour plusieurs raisons : l’essai est toujours en cours, mais ces annonces servent à apprivoiser les médias et l’opinion publique. La technique utilisée suscite également la perplexité. Et même les infectiologues les plus éminents déplorent le manque de détails sur l’efficacité.
Cette année, à Noël, nous ne célébrerons pas la naissance du Sauveur Jésus, mais celle d’un autre sauveur : le vaccin Covid. L’annonce a été faite par le géant américain du médicament Pfizer, dans un communiqué de presse publié le lundi 9 novembre, sur la base des premières données de l’essai de Phase 3, qui selon la société a atteint une efficacité de plus de 90%, un résultat défini comme « presque stupéfiant » par Kathrin Jansen, responsable de la recherche et du développement sur les vaccins chez Pfizer.
Par une étrange coïncidence, l’annonce triomphale de Pfizer a eu lieu au lendemain de la victoire électorale controversée de Biden, qui, parmi les priorités de son mandat, a immédiatement parlé de la lutte contre le Covid. Le vaccin de Pfizer semble donc déjà marquer le début d’une nouvelle ère pour l’Amérique et le monde.
L’annonce a également eu des effets financiers considérables, avec une hausse impressionnante des marchés boursiers. Peu de temps après l’annonce, l’indice MSCI des marchés boursiers mondiaux a atteint un niveau record. Les actions de Pfizer et de BioNTech ont bondi, tout comme celles d’autres sociétés impliquées dans le développement du vaccin Covid-19, qui en sont aux derniers stades des essais, comme AstraZeneca et Johnson & Johnson. Encore une fois, c’est probablement une coïncidence.
Pfizer et son partenaire allemand BioNTech (une société allemande mais fondée par des Turcs) sont les premières entreprises à annoncer des données positives issues d’une étude clinique à grande échelle d’un vaccin contre le Sars-Cov2. Les sociétés ont déclaré qu’elles n’ont jusqu’à présent constaté aucun problème sérieux de sécurité et prévoient de demander à la FDA américaine l’utilisation d’urgence du vaccin Covid-19 d’ici la fin novembre pour les personnes âgées de 16 à 85 ans. C’est-à-dire quand ils disposeront des données de sécurité, après 2 mois de suivi, sur la moitié des participants à l’essai.
Il s’agit donc d’une expérimentation toujours en cours, tout est à vérifier. Et pourtant, l’opinion publique, dûment apprivoisée par les médias, a réagi par un accueil triomphal. Cela confirme une fois de plus que cette « pandémie » est en fait une épidémie médiatique, gérée de main de maître par les bâtisseurs de consensus.
Vous souvenez-vous quand, il y a moins de deux mois, la Russie a annoncé qu’elle était arrivée à la production d’un vaccin? La nouvelle a été reçue froidement, voire avec scepticisme et hostilité. A l’évidence, ce n’était pas le bon vaccin.
Aux naïfs qui applaudissent avec enthousiasme à cette « conquête de la science », on pourrait faire remarquer que depuis des semaines déjà, un vaccin Covid de fabrication chinoise est en circulation, qui est non seulement administré au-delà de la Grande Muraille, mais aussi dans d’autres pays.
L’un d’eux est le Brésil, où l’on a cependant annoncé, le jour même de la proclamation de Pfizer, une réaction indésirable grave chez un sujet vacciné avec le produit chinois. Il s’agit du vaccin CoronaVac développé par la société chinoise Sinova Biotech. Comme l’a rapporté l’agence Reuters, le blocus est arrivé après un accident défini comme grave sur un des volontaires impliqués dans l’essai. En ce qui concerne le vaccin chinois, une dure confrontation politique s’est développé jusqu’à présent au Brésil, notamment entre le gouverneur de Sao Paulo, l’un des partisans les plus convaincus du médicament chinois et le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a toujours appelé CoronaVac le vaccin « de cet autre pays », soutenant au contraire le médicament développé par l’université d’Oxford et Astrazeneca. Un vaccin, par ailleurs qui, en phase de test, pose plusieurs problèmes.
Il doit donc être clair pour le grand public qu’il n’y aura pas LE vaccin, « l’antidote » par excellence comme ils l’ont écrit dans les journaux de régime, mais DES vaccins, de types, d’origine et d’action variés. Donc pas une sorte de Messie pharmacologique, libérant l’humanité de l’esclavage des lockdowns et des cauchemars de virus injecté aux gens par les gouvernements et les médias subordonnés, mais simplement différents types de produits, en concurrence impitoyable les uns avec les autres. Les enjeux sont élevés, et il ne s’agit pas du salut de l’humanité.
Pfizer et BioNTech ont conclu un contrat de 1,95 milliard de dollars avec le gouvernement américain pour fournir 100 millions de doses de vaccins à partir de cette année. Ils ont également conclu des accords d’approvisionnement avec l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon. Pour gagner du temps, les entreprises ont commencé à produire le vaccin avant de savoir s’il serait efficace. Ils prévoient maintenant de produire jusqu’à 50 millions de doses, soit assez pour vacciner 25 millions de personnes cette année. Pfizer a également déclaré qu’il prévoit de produire jusqu’à 1,3 milliard de doses de vaccin en 2021.
Pourquoi Pfizer s’est-il soudainement retrouvé en pole position dans la course au vaccin ? L’entreprise pharmaceutique américaine est un colosse de 220 milliards de dollars. Ces dernières années, une grande partie de ce profit provient de son produit le plus célèbre, le Viagra, c’est-à-dire le dopage sexuel. Un produit dont les effets secondaires n’ont jamais été étudiés aussi minutieusement que l’hydroxychloroquine.
L’année dernière, dans un article sur la Bussola, nous avons rapporté que Pfizer avait décidé d’arrêter la recherche sur les médicaments pour les maladies neurologiques, comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, qui apportent tant de souffrance aux patients et aux membres de leur famille, pour détourner d’énormes ressources financières vers la recherche sur les vaccins. A l’évidence, les dirigeants de l’entreprise avaient vu loin et maintenant le budget dégagé par ce choix lui a donné un coup de pouce pour prendre l’avantage sur ses autres concurrents.
Mais il reste plusieurs inconnues sur ce vaccin, qui utilise la technologie de l’ARN messager (ARNm) [*], qui est basée sur des gènes synthétiques. Une technique très discutée, qui a fait parler, pour les personnes qui seront soumises à ces vaccins, d’ « organismes humains génétiquement modifiés ». Un scénario inquiétant. Mais d’autres doutes subsistent sur le « vaccin miracle » : au-delà de ces résultats expérimentaux, sera-t-il réellement efficace et sûr, conditions préalables à la mise au point d’un vaccin ?
L’un des plus grands experts mondiaux en matière de maladies infectieuses, William Haseltine, ancien professeur à Harvard, sommité de la recherche sur le cancer et les maladies du système immunitaire, a exprimé de nombreuses inquiétudes et, dans une interview accordée à Business Insider, il a déploré le manque de données détaillées concernant l’affirmation d’efficacité. Par ailleurs, Haseltine avait déjà fait des remarques critiques similaires sur les sorties d’autres entreprises impliquées dans la course. En outre, on ne sait pas combien de temps durera l’immunité conférée par ce vaccin qui, dans l’état actuel des connaissances, devrait être administré en deux doses, à vingt et un jours d’intervalle.
Des vaccins qui ne peuvent être administrés qu’à partir de l’âge de seize ans. Pourquoi? Là aussi, les réponses claires font défaut, même si le fait que la mortalité des moins de seize ans soit presque nulle devrait rassurer les parents les plus inquiets, même si la plupart des gens, manipulés par le climat de terreur, ignorent probablement ce fait.
Bref: ces vaccins produits à la hâte, sous prétexte d’urgence, présentent un certain nombre d’inconnues d’une importance non négligeable. Face à tout cela, ne vaudrait-il pas la peine d’insister sur le traitement avec les médicaments existants et les molécules à faible coût ? Pourquoi l’efficacité de ces médicaments est-elle remise en question alors que les vaccins encore à l’essai devraient être la panacée ? C’est une question qui a peut-être déjà une réponse. Une réponse qui va au-delà des découvertes médicales et qui se situe aux niveau des intérêts politiques et économiques.
(Source: Benôit et Moi)
NDT:
(*) ARN messager: explications (sous toutes réserves):
Parmi les quatre grandes catégories de vaccins développés contre le virus, celle utilisée par Pfizer n’avait encore jamais fait ses preuves. Elle se fonde sur une technologie nouvelle, dite de l’acide ribonucléique messager ou plus simplement ARN messager.
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Le but des vaccins est d’entraîner notre système immunitaire à reconnaître le coronavirus, lui faire monter ses défenses de façon préventive, afin de neutraliser le vrai virus s’il venait à nous infecter. Des vaccins conventionnels peuvent être faits de virus inactivés (polio, grippe), atténués (rougeole, fièvre jaune), ou tout simplement de protéines appelées antigènes (hépatite B).
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Mais dans le cas de Pfizer et de son partenaire allemand BioNTech, ou de Moderna, qui utilise la même technique mais n’a pas encore annoncé de résultats, on injecte dans l’organisme des brins d’instructions génétiques appelées ARN messager, c’est-à-dire la molécule qui dit à nos cellules ce qu’il faut fabriquer.
Toute cellule étant une mini-usine de protéines, selon les instructions génétiques contenues dans son noyau, l’ARN messager du vaccin vient s’insérer et prendre le contrôle de cette machinerie. Il s’agit alors de faire fabriquer un antigène spécifique du coronavirus: la « spicule » du coronavirus, sa pointe si reconnaissable qui se trouve à sa surface et lui permet de s’attacher aux cellules humaines pour les pénétrer.
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Cette pointe, inoffensive en elle-même, sera ensuite détectée par le système immunitaire qui va produire des anticorps, et ces anticorps vont rester, montant la garde pendant, espèrent les scientifiques, une longue durée.
Une fois le matériel génétique injecté, « les cellules qui sont au site de l’injection vont se mettre à produire, de façon transitoire, une des protéines du virus, en l’occurrence la protéine S, la protéine de spicule », a expliqué Christophe D’Enfert, directeur scientifique de l’Institut Pasteur.
L’avantage est qu’avec cette méthode, il est inutile de cultiver un pathogène en laboratoire, c’est l’organisme qui fait le travail. C’est pour cette raison que ces vaccins sont plus rapides à mettre au point. Pas besoin de cellules ou d’œufs de poules (comme pour les vaccins contre la grippe) pour fabriquer ce vaccin. « Les vaccins ARN ont pour particularité intéressante de pouvoir être produits très facilement en très grande quantité », résume Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations, à la Haute autorité de santé.
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Quant à la protéine du coronavirus, elle « ne va pas être produite en permanence, ça va s’arrêter », car comme pour tout vaccin, le système immunitaire va détruire les cellules qui produisent la protéine virale. « Le processus va donc s’éteindre de lui-même », explique Bruno Pitard (Inserm/Université de Nantes), à la tête d’une startup qui travaille sur ce type de vaccins.*