Antonietta Meo, dite Nennolina, la plus jeune vénérable de l’histoire de l’Église
publié dans nouvelles de chrétienté le 5 novembre 2010
Antonietta Meo, dite Nennolina, la plus jeune vénérable de l’histoire de l’Église
De Famille Chretienne.fr 21/10/2010 Par Élisabeth de Baudoüin
Le 18 décembre 2007, l’Église déclarait vénérable Antonietta Meo, une petite romaine morte en 1937 à l’âge de 6 ans. Le sixième colloque de l’association Enfance et sainteté, qui se tient à Lisieux du 28 octobre au 1er novembre, donne l’occasion de retracer brièvement sa vie et de rapporter des extraits de son étonnante correspondance avec le Ciel.
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Les jeunes saints : des modèles pour nos enfants Mots clés
enfants Histoire de l’Église saint Italie « Pour ne pas souffrir, conseille Antonietta Meo, 6 ans, à sa maman, c’est bien simple : au lieu de penser à tes souffrances, pense à celles de Jésus, qui a tant souffert pour nous. Et tu verras que tu ne sentiras plus rien.» La petite fille sait à peine écrire, mais elle sait de quoi elle parle.
Antonietta, surnommée Nennolina, naît à Rome le 15 décembre 1930, dans une famille chrétienne plutôt aisée. Quatrième d’une fratrie dont deux membres sont déjà « au Ciel », cette jolie brunette obéissante et joyeuse, qui aime sauter et chanter, ravie par son charme, sa candeur et sa capacité de réflexion très au-dessus de son âge. Atteinte d’un ostéosarcome à l’âge de 5 ans, Antonietta est amputée d’une jambe. Le mal progresse cependant et l’enfant meurt le 3 juillet 1937, sans avoir atteint l’âge officiel de raison.
Ce qui n’empêche pas cette jeune enfant d’une maturité exceptionnelle de laisser derrière elle une œuvre étonnante : plus de cent cinquante lettres à Jésus, à Marie et à la Trinité, rédigées durant sa maladie. Elles témoignent d’une ascension spirituelle fulgurante. Écrites de sa main malhabile de petite élève de Prima elementari (Cours préparatoire) ou dictées à sa maman, ces incroyables letterine (petites lettres) dégagent un tendre parfum d’intimité avec le Ciel : « Caro Gesù » (Cher Jésus) ou « Cara Madonnina » (Chère Petite Sainte Vierge) commence l’auteur qui conclue souvent par : « Pleins de baisers de la part de ta petite Antonietta ».
Plus : elles dénotent une profondeur spirituelle et une justesse théologique stupéfiantes. Au point que d’aucuns ont voulu voir en cette enfant de 6 ans un possible docteur de l’Église. Sans aller si loin – avant d’être docteur, il faut être saint –, cette correspondance place d’emblée sa jeune auteur dans la cour des plus grands.
Comme eux, cette enfant aime Jésus d’un amour d’épouse. Amour mystique aux accents poétiques, qui rappelle (par exemple) celui de Thérèse de Lisieux : « Je veux être ta lampe et ton lys, écrit-elle à Jésus. La lampe qui brûle nuit et jour devant le tabernacle, ne te laissant jamais seul ; le lys qui orne l’autel et t’adore ». Des lys, elle promet d’ailleurs d’en envoyer beaucoup quand elle sera au paradis ! Son amour dépasse les mots : elle comprend qu’aimer Jésus, c’est faire sa volonté. Jusqu’à l’héroïsme : « Rends-moi ma petite jambe si tu veux, écrit-elle à Jésus, mais si tu ne veux pas, fiat voluntas tua ».
Un peu plus tard, sa générosité extrême la fait monter encore plus haut : «Je ne te demande pas de me rendre ma jambe, je te l’ai donnée ». Car Antonietta comprend qu’aimer Jésus, c’est aussi lui « donner des âmes ». Aussi offre-t-elle ses souffrances pour les pécheurs, « surtout pour les plus méchants », précise-t-elle. Elle déclare vouloir beaucoup souffrir dans ce but.
À 6 ans, elle obtient de faire sa première communion, comme le permet désormais l’Église (décret de Pie X d’août 1910, autorisant la communion des enfants « à l’âge de raison, c’est-à-dire 7 ans, et même avant »). Se préparant avec ferveur, elle promet à Jésus, quand il sera dans son cœur, de lui « dire des petits mots pour le consoler ».
Dans sa dernière lettre (2 juin 1937), elle écrit : « Cher Jésus, dis à ta petite maman que je l’aime et que j’ai hâte d’être votre voisine ». Après de longues et atroces souffrances, cette enfant toujours préoccupée des autres et qui ne s’est jamais plainte rend sa belle âme à Dieu.
Élisabeth de Baudoüin
Les plus jeunes saints
Décédée à l’âge de 6 ans, Antonietta Meo (1930-1937) est la plus jeune vénérable non martyre de l’histoire de l’Église (la vénérabilité précède la béatification).
Elle est plus jeune que les deux bergers de Fatima, Jacinthe et François, béatifiés par Jean-Paul II le 13 mai 2000 (morts à 10 ans), que la vénérable Anne de Guigné (10 ans et demi) ou que Mari-Carmen Gonzalez Valerio, sa contemporaine (1930-1939).
À signaler : une petite Irlandaise, Nelly Organ, morte en 1908 à 4 ans, pourrait bien un jour monter sur les autels, soufflant ainsi la mise à Nennolina. É. B