Le martyr de Shahbaz Bhatti, son testament spirituel
publié dans nouvelles de chrétienté le 10 mars 2011
On lit sur le site « Notre Dame de kabylie », cet exellent article:
– 1 Introduction. Présentation de Shahbaz Bhatti, héroïque témoin de la foi
Ministre pakistanais des minorités religieuses, Shahbaz Bhatti catholique, était l’un des défenseurs d’un amendement de la loi contre le blasphème. L’article 295 C du code pénal pakistanais prévoit que « quiconque aura profané le nom sacré du prophète sera puni de mort ». Cette loi est une épée de Damoclès sur la tête des 3% de non-musulmans, qui peut être utilisée pour des motifs de vengeance, désir de s’emparer des biens d’autrui dans le cadre d’un litige de voisinage, ou simplement par haine de l’infidèle.
Régulièrement menacé, Shahbaz Bhatti multipliait cependant les déclarations sur les violences et intimidations dont sont victimes les chrétiens, violences qui se sont amplifiées sur la base de cette loi.
Il a été assassiné le 2 mars 2011 par des hommes qui ont criblé de balles sa voiture alors qu’il sortait de sa résidence, à Islamabad.
Sur cet assassinat, le Père Federico Lombardi, Directeur du Bureau de Presse du Saint Siège, s’est exprimé dans ces termes: « L’assassinat du Ministre pakistanais chargé des minorités, Shahbaz Bhatti, est un nouveau fait de violence d’une terrible gravité. Il démontre combien sont justes les interventions insistantes du Pape à propos de la violence contre les chrétiens et contre la liberté religieuse en général. Bhatti était le premier catholique à occuper de telles fonctions. Nous rappelons qu’il avait été reçu par le Saint-Père en septembre dernier et avait porté témoignage de son engagement en faveur de la coexistence pacifique entre les communautés religieuses de son pays. A la prière pour la victime, à la condamnation pour l’inqualifiable acte de violence et à la proximité envers les chrétiens pakistanais si profondément touchés par la haine, s’ajoute l’appel afin que tous se rendent compte de la dramatique urgence que représente la défense de la liberté religieuse et des chrétiens, objets de violence et de persécution »
Dans la recension du livre d’entretien avec Shahbaz Bhatti « Cristiani in Pakistan. Nelle prove la speranza », publié par le site Oasis, on peut lire « Shahbaz Bhatti, né dans une famille catholique, ne craint pas de manifester son appartenance au Christ, qui inspire son action et la renforce dans les épreuves : la foi de celui qui s’agenouille en présence de Dieu pour se tenir debout devant les hommes, l’espérance qui se retrousse les manches – sans fuir la responsabilité sociale personnelle, simple et surprenante force de la charité chrétienne, capable d’universalité concrète. De la motivation de son engagement, il déclare simplement : « Je veux seulement une place aux pieds de Jésus. Je veux que ma vie, mon caractère, mes actions parlent pour moi et disent que je marche à la suite du Christ ». En lisant ce texte bref mais intense, où sont racontés des évènements qui adviennent dans une périphérie du monde, un extrait célèbre de l’enseignement du pape Benoît XVI vient à l’esprit : vraiment, nous pouvons découvrir encore que « en réalité dans l’Eglise il n’y a pas de périphéries, parce que le centre se trouve là où est présent le Christ » et nous pouvons recevoir une stimulation forte à tendre à une plus profonde éducation à la pensée du Christ : « ainsi l’homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne »( 2 Tm 3, 17) ».
Nous pouvons ajouter que le centre de l’Eglise se situe de nos jours dans ces régions de persécution des chrétiens, où le Christ est particulièrement présent , alors qu’Il s’efface dans cette Europe apostate, qui nie ses racines chrétiennes. Oui Jésus est présent aux côtés de tous ces persécutés, dont Saïd Musa, chrétien afghan emprisonné pour apostasie, lorsqu’il écrit: « J’accepte le long emprisonnement pour ma foi même pour toute ma vie. Parce que je suis le plus pécheur du monde. Parce qu’ils m’ont menacé de mort, j’ai parfois renié ma foi à cause de la mort. Parfois je tolère la persécution, je reconnais toujours mon péché devant le Christ : « Ne me refuse pas devant tes Saints anges et devant ton Père ». Parce que je suis homme très faible et coupable. Personne ne pourrait accepter ma défense devant la cour de justice. Si je dis que je suis un homme Chrétien ils crachent sur moi et abusent de moi et se moquent de moi! Je suis seul avec 400 maitres terribles dans la prison comme un mouton. S’il vous plaît, s’il vous plaît, par le Seigneur Jésus Christ aidez-moi. ……. J’accepte aussi la mort sur la Croix de ma fierté. J’approuve aussi le sacrifice de ma vie en public, je dirai la foi dans le Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu et d’autres croyants prendront courage et seront forts dans leur foi. Cent pour cent je suis ferme à ma parole. …. Pour l’Amour du Seigneur Jésus Christ priez s’il vous plaît et aidez-moi tout de suite et sauvez-moi de cette prison. Autrement, ils me tueront, parce que je sais qu’ils sont très cruels et ont le cœur dur! ». Cette prière associée à celles de milliers de chrétiens a été entendue. Saïd Musa est maintenant libre hors d’Afghanistan.
La dernière interview de Shahbaz Bhatti est un éblouissant et sublime témoignage en appui à son testament spirituel, traduit en français sur le site italien « Oasis », et reproduit ici dans le paragraphe 2. Le troisième et dernier paragraphe a pour objet l’extrême timidité des réactions des médias et des institutions catholiques de France.
– 2 Testament spirituel de Shahbaz Bhatti: « Je veux servir Jésus »
De hautes responsabilités au gouvernement m’ont été proposées et on m’a demandé d’abandonner ma bataille, mais j’ai toujours refusé, même si je sais que je risque ma vie. Ma réponse a toujours été la même : « Non, moi je veux servir Jésus en tant qu’homme du peuple ».
Cette dévotion me rend heureux. Je ne cherche pas la popularité, je ne veux pas de positions de pouvoir. Je veux seulement une place aux pieds de Jésus. Je veux que ma vie, mon caractère, mes actions parlent pour moi et disent que je suis en train de suivre Jésus-Christ. Ce désir est si fort en moi que je me considérerai comme un privilégié si – dans mon effort et dans cette bataille qui est la mienne pour aider les nécessiteux, les pauvres, les chrétiens persécutés du Pakistan – Jésus voulait accepter le sacrifice de ma vie. Je veux vivre pour le Christ et pour Lui je veux mourir. Je ne ressens aucune peur dans ce pays.
À de nombreuses reprises, les extrémistes ont tenté de me tuer et de m’emprisonner ; ils m’ont menacé, poursuivi et ont terrorisé ma famille. Les extrémistes, il y a quelques années, ont même demandé à mes parents, à ma mère et à mon père, de me dissuader de continuer ma mission d’aide aux chrétiens et aux nécessiteux, autrement ils m’auraient perdu. Mais mon père m’a toujours encouragé. Moi, je dis que tant que je vivrai, jusqu’à mon dernier soupir, je continuerai à servir Jésus et cette pauvre humanité souffrante, les chrétiens, les nécessiteux, les pauvres.
Je veux vous dire que je trouve beaucoup d’inspiration dans la Bible et dans la vie de Jésus-Christ. Plus je lis le Nouveau et l’Ancien Testament, les versets de la Bible et la parole du Seigneur et plus ma force et ma détermination sont renforcées. Lorsque je réfléchis sur le fait que Jésus a tout sacrifié, que Dieu a envoyé Son Fils pour notre rédemption et notre salut, je me demande comment je pourrais suivre le chemin du Calvaire. Notre Seigneur a dit : « Prends ta croix et suis-moi ». Les passages que j’aime le plus dans la Bible sont ceux qui disent : J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! ». Ainsi, lorsque je vois des personnes pauvres et dans le besoin, je pense que c’est Jésus qui vient à ma rencontre sous leurs traits.
Pour cette raison, j’essaie toujours avec mes collègues d’aider et d’assister ceux qui en ont besoin, les affamés, les assoiffés.
L’archevêque de Florence, Mgr Giuseppe Betori a demandé par lettre au clergé de son diocèse de lire ce Testament, au cours des messes du samedi 13 et du dimanche 14 mars.
– 3 Les réactions après cet assassinat
Comparativement aux réactions des médias et des institutions catholiques de l’étranger, plus particulièrement italiennes, l’extrême timidité des réactions des équivalents français est une surprise, et aussi source d’interrogations. Une image de cette situation singulière est donnée par la lecture comparative des sites des deux quotidiens catholiques La Croix, Avvenire, ainsi que des sites Oasis et Asia News.
– Dans Avvenire du 7 mars 2011, Shahbaz Bhatti est l’objet de deux textes de la page d’accueil. Dans la rubrique « Mondo » on peut lire une déclaration des évêques du Pakistan, et dans la rubrique « Chiesa » (Eglise) une déclaration du Pape qui voit dans le sacrifice de ce martyr un facteur pour « réveiller les consciences sur le courage et l’engagement à protéger la liberté religieuse de tous les hommes et, ce faisant, de promouvoir leur égale dignité ».
– Le site Oasis du diocèse de Venise définit son objectif dans ces termes: « le projet est voué à la promotion de la connaissance réciproque et la rencontre entre chrétiens et musulmans ». Via Google, le mot clé « Bhatti » donne accès à 14 articles, 8 étant consacrés à l’assassinat du ministre catholique des minorités.
– Le même mot clé conduit à une vingtaine d’articles sur le site « AsiaNews », lié au Pontificio Istituto Missioni Estere.
– Le site de la Conférence des Evêques de France reproduit, sans commentaire, la déclaration du Père Federico Lombardi (cf. § 1) et un article de L’Oeuvre d’Orient.
– Une recherche « Google » sur le site de La Croix du même jour, avec le mot clé « Bhatti » donne quatre articles anciens allant de 2006 à novembre 2010, dans les rubriques « Religion », « Monde », « Archives ». La mention de l’assassinat est faite, sans commentaire, avec la reproduction d’une dépêche de l’AFP du 2 mars, intitulée « Assassinat de Bhatti au Pakistan: l’UE dénonce un climat d’intolérance », relatant les réactions au niveau de l’Union Européenne.
Par contre dans la page d’accueil du 07/03 on trouve un article, daté du 06//03/2011, « Les craintes d’une stigmatisation des musulmans s’accroissent ». Avec cet article une question vient naturellement à l’esprit: l’inattendue réserve des médias catholiques français n’a-t-elle pas pour origine cette crainte « d’une stigmatisation des musulmans »?
La réponse semble positive. En effet dans l’un de ses articles, intitulé « Les victimes de l’islamisme, phénomènes de librairie », le journal « La Croix » regrette l’intérêt dont ces victimes sont maintenant l’objet en écrivant: « Manifestement, aucun des éditeurs de ces ouvrages n’a le sentiment de contribuer à cette «stigmatisation» de l’islam dont se plaignent de nombreux musulmans ». Un auteur est plus particulièrement visé, Joseph Fadelle, qui conteste l’opposition islam vs islamisme, implicite dans le titre de l’article de La Croix, en disant: « Il n’y a pas de différence, il y a un seul Coran, et donc un seul islam ». Avec son livre « Le prix à payer » (L’œuvre, mai 2010), cet irakien, héritier de l’une des plus grandes familles chiites qui remonte à Mahomet, est l’auteur d’un magnifique et émouvant témoignage de conversion à la foi chrétienne. Toujours sous le coup d’une fatwa, il a été torturé dans une prison irakienne, puis laissé pour mort par son oncle et ses frères venus l’exécuter en Jordanie à cause de son apostasie, ceci afin d’obéir à l’ordre d’un père qui avait pourtant beaucoup d’affection pour son fils aîné.
Le plus navrant dans l’article de La Croix est un passage insultant pour les convertis issus de l’islam. On y lit: « Quant aux témoignages donnés en public, que ce soit sous forme de conférence ou dans un groupe de prière, qui font de celui «qui a eu une expérience forte une vedette», Jean-Marie Gaudeul y voit « un risque énorme pour sa sincérité ». « Si le Seigneur s’est révélé à certains d’entre eux, affirme-t-il, ce n’est pas pour attirer la haine contre les musulmans mais pour révéler son amour pour le monde entier » ». En tant qu’apostat, on pourrait plutôt penser que le « risque énorme » est surtout pour leur vie, en acceptant de témoigner publiquement. Avec sa recension du livre de Fadelle, le père Gaudeul renouvelle ses accusations. De son côté, dans Libération, le Père Roucou, directeur du Service national pour les relations avec l’islam(SRI), se plaint aussi du succès du témoignage de Joseph Fadelle.
Le dimanche 10 Janvier 2010, Benoît XVI s’est exprimé sur les violences antichrétiennes: « La violence envers les chrétiens dans certains pays a suscité une grande indignation ….. Les institutions politiques et religieuses ne doivent pas renoncer, je le rappelle, à leurs responsabilités. Il ne peut y avoir de violence au nom de Dieu, et on ne peut pas davantage prétendre l’honorer en offensant la dignité et la liberté de ses semblables ». Il y a un an, un article de Notre-Dame de Kabylie s’étonnait du silence de médias et institutions catholiques, source de bien douloureuses interrogations. Six mois après, devant l’amplification des persécutions, un second article actualisait le sujet.
Le cardinal Tauran, responsable du dialogue interreligieux au Vatican, a manifesté sa profonde émotion devant le testament spirituel de Shahbaz Bhatti, qu’il voit « à la hauteur d’un texte d’un des Pères de l’Eglise« . Evoquant ses rencontres avec le ministre pakistanais, à Rome puis au Pakistan, il ajoute: « La dernière fois que nous nous sommes rencontrés à l’aéroport de Lahore, vers minuit, avant que j’embarque sur un vol pour Rome, quand nous nous sommes séparés, il m’a dit : Je sais que je mourrai assassiné, mais je donne ma vie comme témoin pour Jésus et pour le dialogue interreligieux ».
Sans aucun doute, le responsable, au premier chef, du dialogue islamo-catholique, Français par ses origines et sa culture, a pris ainsi toute la mesure de ce qu’est le vrai dialogue interreligieux, celui que vivent en pays islamisés, tous ces chrétiens meurtris, persécutés et, parfois hélas, assassinés.
C’est le dialogue initié par le Christ en personne : face à ses interlocuteurs, Il n’a pas renoncé à leur dire la vérité pour leur faire plaisir, prenant le risque de les voir se transformer en ennemis. Le dialogue, s’il n’a pas pour but de sauver, n’est pas chrétien, ou plutôt n’est pas christique. À quoi bon dialoguer pour manger du couscous ensemble et ne pas annoncer l’Évangile ? Or annoncer l’Évangile c’est, au minimum, s’inquiéter des conditions de vie de ceux qui l’ont reçu et en portent la croix, ainsi que l’a bien compris ce martyr pakistanais.
Du reste on voit bien, par cet exemple, qu’il y a deux sortes de dialogue, comme nous ne cessons de le dire à Notre-Dame de Kabylie : le dialogue de vie qui existe depuis le commencement du christianisme, à l’initiative encore une fois, de Jésus Lui-même, qui cherche à s’adresser à tous les hommes. Un dialogue de vie qui mène à Dieu, à la vie qu’Il nous propose. Mais il y a eu un dialogue, spécifiquement européen, pour ne pas dire français, qui est né au début du 20ème siècle, et non pas après Vatican II. En revanche les textes de ce Concile furent du pain béni pour ses adeptes qui avaient, jusque-là, du mal à percer, et qui leur permirent de s’imposer.
Dans quelle situation est né ce dialogue ? Deux remarques pour commencer : il est doublement ethnocentriste.
1- Par ses leaders initiateurs, Français en majorité, il n’a pas tenu compte des chrétiens souffrants, ce fameux poumon oriental, qui est en train d’éclater à la figure de ses tenants actuels, comme semble le découvrir Mgr Tauran.
2- Par la population musulmane avec laquelle il a débuté : les Nord-Africains qui n’avaient plus en face d’eux des chrétiens autochtones, et qui étaient (à partir du 19ème siècle) sous colonisation française.
Conséquences : Personne ne sera surpris de constater que ce dialogue ait été entaché, dés le début et jusqu’à ce jour, des relents de culpabilité « colonialiste » et du désir de « repentance ». Nonobstant les textes islamiques liberticides et, surtout, antichrétiens. Mais les dialoguistes européens tout à l’émotion de leurs retrouvailles avec des musulmans ne pouvaient voir leur dérive, d’autant plus que leurs interlocuteurs, pratiquant la taqqya (dissimulation légale en situation de minorité) veillaient à les éloigner des versets violents du Coran, et qu’ils n’auraient pas permis que les chrétiens d’Orient fussent associés à ce dialogue à huis clos.
Conclusion: Le dialogue en Orient, et dans tous les pays dominés par l’Islam, est douloureux, mais il est authentique. L’Occident chrétien, ou ce qui en reste, est en train de le découvrir et ne sait quelle attitude avoir face à ces martyrs chrétiens. Il voit bien que le dialogue islamo-chrétien occidental, comparativement, est fumeux et sans but; sauf celui de manger des loukoums…
Au sujet du dialogue islamo-chrétien, Marie-Thérèse Urvoy, islamologue internationalement reconnue, dans un article de la revue Caholica fait une remarque de simple bon sens: « on n’est jamais seul à dialoguer et la question est de savoir si les partenaires des chrétiens ont, du dialogue, la même conception qu’eux ». L’intervention de Mgr Antoine Beylouni, archevêque libanais d’Antioche, au dernier Synode des évêques du Moyen Orient, montre que ce n’est pas le cas. En effet Mgr Antoine Beylouni dit clairement: « Le Coran inculque au Musulman la fierté d’avoir la seule religion vraie et complète… C’est pourquoi il vient au dialogue avec cette supériorité et avec l’assurance d’être victorieux. … Le Coran permet au musulman de cacher la vérité au chrétien et de parler et agir contrairement à ce qu’il pense et croit« . Après avoir parlé des versets abrogés et abrogeant, des versets prônant la violence sacrée, il ajoute: « Devant tous ces interdits et d’autres semblables faut-il supprimer le dialogue? Non, certainement pas. Mais il faut choisir les thèmes abordables et des interlocuteurs chrétiens capables et bien formés, courageux et pieux, sages et prudents … qui disent la vérité avec clarté et conviction … ». Cette prudence rejoint la position de Benoît XVI relative au dialogue avec les musulmans. Loin devant les questions théologiques, les aspects pratiques sont les plus importants, tels que: commandements de la loi naturelle, nécessité de ne pas se servir du nom de Dieu pour se livrer à la violence, reconnaissance de la parité entre homme et femme, égalités des droits pour les non musulmans vivant en terre d’islam, liberté religieuse, droit de changer de religion. Le dialogue inter-religieux n’est pas désavoué, il est simplement replacé dans le cadre de ses aspects prioritaires, sur la base d’une approche réaliste et objective des questions que ce dialogue implique.