C’est enfin signé!
publié dans regards sur le monde le 18 avril 2012
Le protocole proposé par Rome à la FSSPX est enfin signé! Le 17 avril 2012. C’est une date à retenir. C’est un évènement de grande importance pour la FSSPX et pour l’Eglise.
Pour la FSSPX, elle sort ainsi du risque qui, à terme, la menaçait: la création d’un groupe autocéphale.
Pour l’Eglise catholique qui se réconcilie avec sa propre histoire, avec sa Tradition. Elle respecte enfin ce qu’elle est, son « être historique » en intégrant sa Tradition par l’accueil de ceux qui ont eu la force et la noblesse de la défendre, grâce au bel exemple de Mgr Lefebvre et de son oeuvre qui n’avait qu’un but: le respect et la vie de la Tradition par la formation d’un sacerdoce catholique vrai et véritable.
Je me réjouis profondément de cet accord. J’en félicite les responsables. La chose n’a pas dû être facile à mener à bonne fin.
Maintenant, je pose la question: de cet accord, que vont-ils en faire? C’est, je crois, ce que disait Dom Guéranger après la défintion de l’Infaillibilité Pontificale, lui qui avait tant lutté pour cette définition: « Que vont-ils en faire »?
La première chose qui devrait sortir de cet accord, me semble-t-il, serait d’oeuvrer à améliorer l’unité entre tous ceux qui ont eu la grâce de travailler à ce « triomphe » de la Tradition, avec leurs faiblesses et leurs grandeurs, en oubliant peut-être, les difficultés propres à tous les combats, en respectant la spécificité des uns et des autres, chacun trouvant sa place sous le soleil, et poursuivant, là où la Providence a permis une implantation, le travail commencé.
Il faudrait aussi et surtout travailler dans l’unité à éloigner de l’enceinte de l’Eglise cette liturgie de Mgr Bunigni qui reste une tache et restera une tache dans le coeur de l’Eglise tant qu’elle ne sera pas définitivement réformée, comme le souhaite tellement Benoît XVI, ou supprimée, hypothèse envisagée par Mgr Gamber. Voilà ce que cet accord devrait permettre aujourd’hui plus facilement.
Il ne faut surtout pas craindre de dire que le Motu Proprio de Benoît XVI, « Summorum Pontificum » n’est certainement pas le dernier mot du Pape sur la « réforme de la Réforme »…J’en veux pour preuve les dernières déclarations de Mgr Schneider. Oui! La législation liturgique mise en place le 7 juillet 2007 n’est pas le dernier mot du droit liturgique de l’Eglise. Le gouvernement dans l’Eglise comme dans l’Etat, est « l’art du possible ». Cette législation liturgique a évolué depuis le Consistoire tenu par Paul VI en 1976….Cette législation liturgique continuera à évoluer jusqu’à l’affirmation du vrai liturgique pour le bien des fidèles. Voilà ce à quoi peut servir entre autres choses cet accord. Il ne peut être question de parler de légitimité d’un rite « équivoque » qui fait et a fait tant de mal à l’Eglise et à ses fidèles.
Vous trouverez ci-dessous les premières réactions à cet accord, celle du Blog de M l’abbé de Tanoüarn. et d’autres encore.
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[Andrea Tornielli – via Dom Romain] La réponse positive de la FSSPX est arrivée à Rome
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Divine surprise : c’est fait
Posted: 17 Apr 2012 04:13 PM PDT
Pas tout à fait Minuit, ce 17 avril, alors que le pape est au lendemain de son anniversaire, la nouvelle tombe dans La Stampa, sous la plume d’Andrea Tornielli, l’un des vaticanistes les plus sérieux : Mgr Fellay a signé le préambule que lui propose Benoît XVI, « avec quelques modifications non substantielles ». Nous n’avons pas le détail bien sûr et l’on peut penser que le préambule n’est qu’un préambule, que le modèle canonique n’est pas encore sorti des cartons de la Commission Ecclesia Dei où il dort et qu’un long chemin sera nécessaire pour s’habituer à cette idée : la Fraternité Saint Pie X, grâce à la persévérance humble et obstinée du Pontife romain, s’est réconciliée avec la papauté post-conciliaire, reconnaissant pleinement non seulement dans les paroles mais dans les actes, sa légitimité primale.
C’est une grande date pour l’Eglise, qui ne se réconcilie pas seulement avec des trublions plus ou moins indisciplinés prêts à tout pour défendre leur amour et leur foi, mais qui se réconcilie ainsi pleinement avec elle-même. Maintenant l’Eglise de Dieu va pouvoir se lever unanime, en ordre de bataille pour la nouvelle évangélisation du Continent européen, terre de mission. Grâce à un modèle adapté, la FSSPX rentre pleinement dans le « périmètre visible » de l’Eglise. Nous sommes loin du régime de chrétiens à deux vitesses, les officiels et les officieux, ceux que l’on avait affublés de l’étoile jaune de l’intégrisme… Pour l’enfant prodigue, le pape conte bien tuer le veau gras, surtout que cette enfant prodigue-là, ce n’est pas avec les prostituées qu’il s’est dépensé comme celui de l’Evangile, mais dans un amour inconditionnel de la Tradition ecclésiale mise à mal. Cet enfant prodigue-là a été prodigue de sa foi et de son amour des formes de la Tradition catholique. Cette prodigalité bonne trouve une forme de reconnaissance dans la grandeur d’âme (mais aussi la hauteur de vue) du pape Benoît XVI.
Cet événement est un signe fort pour les orthodoxes : ils vont pouvoir constater que Rome souhaite pleinement exercer son Primat, non comme une fonction qui la rendrait tatillonne et uniformisante mais comme l’Instance salvatrice grâce à laquelle les différences de formes liturgiques ou théologiques sont possibles dans l’unique Foi apostolique ; l’Instance salvatrice grâce à laquelle une vraie défense de la foi est possible face au maelström de la Modernité dans tous ses états.
Cet événement est un signe fort pour les Communautés ED, qui cesseront de souffrir du syndrome de « Plus extrême (ou plus pur) que moi tu meures. Plus besoin de défier les autorités romaines – pour montrer sa « résistance » – par exemple en publiant sur son blog un texte confidentiel issu d’une Visite apostolique. Ceux qui, psychologiquement, continueraient à avoir besoin d’exhiber leur pureté doctrinale parfaite pourront frapper ailleurs… Le fait d’avoir comme rite propre le rite traditionnel et de pratiquer saint Thomas aperto libro n’implique absolument pas que l’on doive mettre en cause la légitimité du Novus Ordo Missae et se couper du monde tel qu’il est. Les charismes que portent les formes de la Tradition catholique fièrement pratiquées pourront ainsi se manifester pleinement et pour tous, à charge pour chaque petite communauté d’avoir à bien définir sa spécificité.
Cet événement est un signe fort pour tous les catholiques « ordinaires » (puisque certains ont souhaité se faire appeler ainsi). La suspicion qui pesaient sur les formes traditionnelles parce que c’était les formes pratiquées par des dits « schismatiques » tombe désormais complètement et il apparaît toujours plus clairement que le Motu proprio Summorum pontificum du 7 juillet 2007 a été écrit pour toute l’Eglise. Il aurait suffi de le lire sans passion pour le comprendre. Le processus de réintégration, enclenché enfin, fait tomber les passions, fait cesser la diabolisation (arme du diable comme chacun sait). Il établit la paix à l’intérieur de l’Eglise en invitant chaque chrétien à se saisir des Traditions qui ont pétri ses ancêtres, je pense ici en particulier aux jeunes qui n’ont pas osé DECOUVRIR les trésors de la Tradition catholique au nom d’un dictatorial esprit du temps, alors que, rappelons-le, cette tradition culturelle catholique est sans conteste et de l’avis général la plus riche, la plus complète, la plus variée et la plus belle du monde. Je parlais récemment de tout cela avec deux jeunes ménages versaillais : pour eux, j’en témoigne, ce processus empathique a déjà largement commencé.
Cet événement est un signe fort pour la Fraternité Saint Pie X. Ses implantations internationales, expressément voulues par Mgr Lefebvre, dans son génie de l’organisation et son sens de l’Eglise, permettront à cette Société de trouver immédiatement toute sa place au coeur de l’Eglise.
Je ne cultive pas un optimisme béat, ce disant. Je suis conscient qu’il faudra sans doute du temps pour que tout ceci se mette en place sur le terrain et plus encore dans les coeurs. Mais Dieu, quel appel d’air ! Quel souffle spirituel ! Quels beaux changements en perspectives !
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[Agence I.Media] La Fraternité Saint-Pie-X a accepté le préambule doctrinal proposé par Rome, selon un site de presse italien.
“Le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X a accepté le préambule doctrinal proposé par le Saint-Siège, avec quelques légères modifications“, a indiqué dans la soirée du 17 avril 2012 le site d’informations religieusesVatican Insider. Selon les mêmes sources, la réponse des lefebvristes au document que lui avait soumis Rome en septembre dernier doit encore être évaluée par Benoît XVI qui a multiplié les gestes, depuis le début de son pontificat, en faveur de la réconciliation. Si cette information était confirmée, elle marquerait la fin d’une séparation de près de 24 ans.
16 avril 2012
[Christian Terras – Golias] Rome-Ecône : scandaleuse complaisance !
19 avril 2012
[Nicolas Senèze – La Croix] Mgr Simon : « Un schisme est toujours un malheur pour l’Église »
L’archevêque de Clermont et vice-président de la Conférence des évêques de France, Mgr Hippolyte Simon, réagit à l’annonce de la réponse de la Fraternité Saint-Pie-X au Préambule doctrinal présenté par le Saint-Siège
Le geste du pape a aussi une portée pédagogique : ne pas laisser tous ces jeunes, qui n’ont connu que la Fraternité, s’enfermer ainsi. Leur permettre d’évoluer.
À partir de là, la balle est dans le camp de la Fraternité. À eux de savoir comment ils vont accorder leur attitude et leurs propos à ce qu’ils ont signé : avant ou après cette signature, c’est bien le même Benoît XVI, celui qui est allé à Assise, qui a défendu à Cuba la liberté religieuse, et qu’ils ont parfois violemment critiqué.
Cette querelle ne concerne que quelques petits groupes, que l’on refuse de laisser entre eux. Le rassemblement, fin mars, à Lourdes, des évêques et des laïcs, pour célébrer les cinquante ans de Vatican II, a bien montré que, dans l’Église de France, la très grande majorité des catholiques se retrouve pour accueillir le Concile. Il n’y a donc aucune crainte à avoir. »
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Les masques tombentPosted: 20 Apr 2012 02:04 PM PDT
C’est de manière discrète que Mgr Fellay vient d’accepter le Préambule doctrinal que le pape lui demandait de signer. Il l’a fait non sans apporter quelques modifications, qui, manifestement, comme l’indique Andrea Tornielli, ont été jugées « non substantielles ». Ce point est extrêmement important, mais il passe inaperçu pour la plupart des (nombreux) observateurs du Tradiland. C’est que le mouvement traditionaliste dans tous ses états est celui qui dans l’Eglise comporte la plus forte proportion de laïcs, comme si les traditionalistes, sur ce point, avaient été les seuls à exaucer Vatican II. Ironie de l’histoire!
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’acceptation de Mgr Fellay marque la fin non pas du débat doctrinal (appelé à croître et embellir), mais la fin des discussions doctrinales tenues ès-qualité entre Rome et la Fraternité Saint Pie X. Nous n’avons pas le texte de ce Préambule, ni non plus le texte révisé par le staff de Mgr Fellay ; nous savons qu’au Vatican, une Commission de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi va se pencher attentivement sur ces quelques corrections. Mais le fait qu’Andrea Tornielli ait pu annoncer dans la Stampa une acceptation du Vatican signifie que le pape a défini d’emblée une attitude résolument positive vis-à-vis des discussions en cours. L’idée de Benoît XVI apparaît clairement : il faut passer de la problématique des discussions doctrinales à celle de l’accord pratique. Signer le Préambule, cela signifie justement, pour Mgr Fellay, passer à la phase des accords pratiques : le sujet n’est plus Vatican II. Pourquoi ? Parce que la FSSPX reconnaît désormais le n°25 de Lumen gentium et le « respect » dû au magistère authentique non infaillible. Sur ces sujets tous les débats restent possibles, mais non les discussions. Sauf coup de Trafalgar de dernière seconde, les discussions porteront désormais sur la construction juridique qui devra formaliser la réintégration officielle de la FSSPX dans le périmètre visible de l’Eglise.
L’importance de cette nouvelle phase explique largement ce que l’on découvre aujourd’hui : alors que l’Eglise tout entière semble bifurquer en se réconciliant avec elle-même, comme j’ai tenté de l’expliquer en parlant à ce sujet de « divine surprise », on peut dire que, malgré les atermoiements de ceux qui ne veulent pas voir ce qui se passe, les masques tombent… et vont tomber. Quidquid latet apparebit. Il y avait ceux qui, dans la FSSPX envisageaient une très longue séparation et qui avaient construit la-dessus leur plan de carrière : du nettoyage Internet en perspective pour eux ; il y avait les sédévacantistes non-déclarés, qui se trouvent brusquement en face d’une réalité qui n’est plus la leur, obligés de faire un choix entre le pape pape et le pape pas pape ; il y avait les intrigants et les frustrés, qui, dans certaines communautés ED, rêvaient d’être « la Fraternité Saint Pie X dans l’Église » (comme si l’on pouvait reproduire ce miracle historique qu’est la FSSPX) et qui découvrent… la FSSPX dans l’Église, mais alors la vraie, l’originale ; il y avait tous ceux qui dans l’Église avaient construit leur christianisme non sur cette grande ouverture du cœur qu’est la foi mais sur un rétrécissement idéologique et rationalisant : ceux là aussi sont inquiets et menacent même parfois de s’en aller : il serait tellement beau qu’ils redécouvrent la véritable amplitude de leur foi, qui comme le disait Pascal (pas vraiment mou du genou pourtant) comporte toujours la vérité contraire.
Jean-Pierre Denis, dans le dernier numéro de La Vie, pointe, « le risque de découragement de nombreux prêtres, évêques ou fidèles », ceux qui se situent de l’autre côté de l’échiquier catholique par rapport à la Fraternité Saint Pie X. Je note l’ordre dans lequel il énonce la méfiance probable : elle est avant tout clérical : prêtres, évêques… et fidèles. Mais ces catholiques de gauche (par lesquels, peu ou prou j’ai été moi même formé il y a trente ans), qui ont toujours prôné l’accueil, ne trouveront-ils pas dans l’accueil de leurs frères catholiques de droite, une occasion de montrer la sincérité profonde de leur positionnement?
J’avoue que ma plus grande crainte n’est pas la réaction des troupes de Jean-Pierre Denis. Elle sera finalement positive, j’en suis certain. Aujourd’hui, de gauche ou de droite, les catholiques qui le restent serrent les rangs et ouvrent leur coeur à leurs frères. Je crains plutôt le cléricalisme dans l’Église et, de part et d’autre, la difficulté à admettre la concurrence. Pendant quelque 40 ans (à partir de 1976) la FSSPX a mis en cause la légitimité de toutes les messes qui n’étaient pas célébrés dans le cadre qu’elle offrait aux fidèles. De l’autre côté, les prêtres qui tiennent à bout de bras des communautés paroissiales et qui constatent une « dérive droitière » de la jeunesse, risquent de ne pas voir d’un très bon œil la possibilité d’une concurrence ouverte. Et si le vrai problème n’était pas, avant et après Vatican II, le cléricalisme dans l’Église?
abbé de Tanoüarn
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[Don Bux – Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro – messainlatino] Ceux qui s’opposent à la réconciliation de la Fraternité Saint Pie X avec Rome s’opposent en fait au PapeSOURCE – Don Bux – Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro – blog Messa in Latino – 26 avril 2012
Monseigneur Nicolas Bux, classe 1947, théologien, liturgiste, consulteur de l’Office des Célébrations et des Congrégations pour la Doctrine de la Foi et pour les Causes des Saints, est surtout connu par les spécialistes comme étant « très proche du Pape Benoît XVI ».
C’est précisément lui qui, il y a un peu plus d’un mois a provoqué des remous dans les milieux ecclésiastiques, suite à la lettre ouverte qu’il a adressée au Supérieur Général et aux prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, fondée par Monseigneur Lefebvre, en les invitant à serrer la main que Benoît XVI est en train de leur tendre.
R./«Voyez-vous», comme l’explique Mgr Bux au journal Il Foglio, «cette conclusion est en réalité exacte et imprécise à la fois.
Elle est exacte en ce sens que Benoît XVI veut cette réconciliation et pense qu’il ne peut pas y avoir d’autre solution envisageable en ce qui concerne la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre.
Mais elle est aussi imprécise, si on lui attribue un caractère politique. Car il n’y a rien de plus éloigné de la pensée de ce Pape. Ratzinger n’est pas homme à penser et à agir en fonction de la politique ecclésiale. C’est de là que provient la méprise. Et cela est éminemment vrai dans le cas de la Fraternité Saint Pie X : pour lui, il s’agit seulement du «retour plein et définitif à la maison » d’un grand nombre de ses enfants, qui pourront faire le bien de l’Église».
Par conséquent, les lectures de droite comme celles de gauche ne sont pas pertinentes ; mais il ne va pas être facile de les extirper au sein de l’Église même.
R./« Il faut relire attentivement ce que Benoît XVI écrivait le 10 mars 2009 dans Sa « Lettre aux Évêques » pour bien expliquer les raisons de la levée de l’excommunication des quatre évêques sacrés par Monseigneur Lefebvre : « Une communauté qui compte 491 prêtres, 215 séminaristes, 6 séminaires, 88 écoles, 2 Instituts universitaires, 117 frères, 164 sœurs et des milliers de fidèles peut-elle donc laisser indifférent ? Devons-nous vraiment les laisser partir à la dérive et s’éloigner de l’Église ? (…) Et qu’adviendra-t-il d’eux par la suite ? ».
Voilà le raisonnement du cœur de Benoît XVI. Et je pense que si beaucoup d’hommes d’Église agissaient avec ce même cœur, ils ne pourraient pas faire autrement que se réjouir que cette affaire se conclue de manière positive ».
R./ « Écoutez, le premier « accord », si l’on peut dire, qui a eu lieu, est celui du Concile de Jérusalem, entre Saint Pierre et Saint Paul. Par conséquent, le débat qui est en cours, puisqu’il se déroule pour le bien de l’Église, n’est pas si scandaleux que ça.
Et puis, une autre constatation : combien de personnes ont parlé du Concile Vatican II, en le traitant à part de l’histoire de l’Église, en le surévaluant par rapport à ses contenus mêmes, et sans jamais se pencher pour les analyser par exemple sur le Concile Vatican I, ou encore sur le Concile de Trente. Certains prétendent que la Constitution dogmatique ‘ Dei Filius ‘ du Concile Vatican I a été dépassée par la ‘ Dei Verbum ‘ de Vatican II: mais nous sommes là en présence d’une théologie- fiction.
En revanche je considère comme une bonne théologie celle qui pose la question de la valeur des documents, de leur enseignement. Le concile Vatican II comporte des documents dont la valeur n’est pas égale, et par conséquent des documents qui ont un caractère obligatoire qui varie, et qui doivent être discutés à des niveaux différents. Le Pape, quand il était encore le cardinal Ratzinger, a parlé en 1988, du risque de transformer le Concile Vatican II en un ‘superdogme’ ; mais, avec ‘l’herméneutique de la réforme dans la continuité’ il a fourni un critère pour affronter la question et non pas pour la clore. Il ne faut pas être plus papiste que le Pape. Les Conciles, tous les Conciles et pas seulement Vatican II, doivent être reçus avec obéissance, mais il faut de manière intelligent faire la part de ce qui revient à la doctrine, et de ce qui peut être critiqué. Et ce n’est pas un hasard si Benoît XVI a induit «’l’Année de la Foi’, parce que c’est précisément la Foi le seul critère qui permette de comprendre la vie de l’Église ».
R./ « Le seul témoignage possible, pour que le Monde croit, ce n’est évidemment pas la revanche d’une faction sur une autre, mais un progrès dans la Foi et l’Unité . La rhétorique du dialogue avec l’athée, avec l’agnostique, avec celui qu’on appelle ‘celui qui croit différemment’, quelle sens a-t-elle si elle ne sert pas à la réconciliation. Ces temps-ci j’en reviens souvent à une prière composée par le cardinal Newman :
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