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Entraide et Tradition

Le plan divin

publié dans couvent saint-paul le 15 septembre 2012


16ème dimanche après la Pentecôte.

Le plan divin.

« Que fondés sur la charité, vous puissiez comprendre…quelle est la largeur et la longueur et la hauteur et la profondeur (du plan divin) et connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance… »

Connaître et comprendre le plan divin, c’est la chose la plus importante pour nous. C’est la chose la plus belle, la plus enthousiasmante pour nous parce que ce plan divin est tout simplement magnifique. C’est la chose la plus sublime pour le prêtre. Ce plan divin, qui est le dépôt doctrinal confié à l’Eglise, est la raison du sacerdoce, la raison de son apostolat. C’est en ce plan divin connu et aimé que le prêtre trouve sa joie, sa force d’âme, sa piété, tout comme vous, du reste. Et si vous y portiez quelque attention, il serait aussi pour vous la raison de votre espérance. Il serait l’objet de votre foi, de votre admiration. Il vous attacherait à la messe pour toujours, à la pratique de la messe fréquente. Il serait l’objet de votre charité, de votre charité reconnaissante. Il vous permettrait de comprendre, comme le souhaite saint Paul, l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance.

Mais quel est donc ce plan divin si essentiel qui fait l’apostolat du prêtre, qui fait la joie du fidèle et sa piété ?

Je vais essayer de vous le présenter.

Ce plan divin, c’est très exactement le secret de Dieu relatif au salut des hommes. Un prêtre n’est au service de l’Eglise que pour en recevoir la connaissance, s’en instruire puis le révéler aux hommes, en leur appliquant toute sa puissance salutaire. Sa vocation est d’acheminer les fidèles vers la connaissance de la vérité qui est la volonté salvatrice de Dieu. Au soir de sa vie, d’une vie toute donnée à prêcher l’Evangile de par l’univers, Saint Paul résume sa prédication en ces termes : « Notre Sauveur Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité ». Et le Médiateur de ce salut entre Dieu et les hommes, « c’est le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ». (1 Tim 2 3-7)Vous le voyez ce salut est universel. Cette rançon fut rendue lors de l’oblation du Sacrifice du Christ. Et les Apôtres institués par NSJC en furent les témoins. C’est dire que le Sacrifice du Christ est au cœur de ce plan divin. On ne s’attachera donc jamais assez à la Croix et donc à la messe, à notre Eglise, à l’Eglise de Rolleboise, à notre autel. Il ne sera jamais assez beau et honoré. Il est le Christ, son symbole.

Qui donne de cœur son adhésion, sa foi à cette révélation du plan divin se sauve et aura part à la vie éternelle. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il envoya son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3 16).
C’est pourquoi Saint Paul n’avait qu’une science, ne voulait avoir qu’une science, celle du plan sauveur, et donc celle de NSJC qui est au cœur du plan divin, le réalisant, lui donnant consistance. C’est dire que le missionnaire de Dieu qui prêche ce salut divin, ce vouloir divin, apporte le salut aux âmes, l’accès au Royaume de Dieu, dans et par la foi : « afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».

« La vie éternelle », c’est la finalité de ce plan divin. C’est en dire l’importance. Ce plan divin est un plan conçu dans la charité, qui vient d’un cœur aimant, qui prouve que celui qui l’a conçu a un cœur aimant, plein de bonté et de miséricorde, puisqu’il veut le bien : la vie éternelle. Il est un don gratuit et généreux. Il n’a pas pour raison les mérites des bénéficiaires. Ils ne sont que de pauvres pécheurs, ennemis de Dieu. Ils n’ont aucun mérite à faire valoir. Non ! C’est vraiment par pur bonté, par pure libéralité que Dieu l’a conçu de toute éternité.

Voilà ce que les apôtres ont connu. Voilà ce qu’ils ont proclamé. Toute leur profession est centrée sur le Christ et le Christ crucifié. Aux Colossiens, saint Paul dit être choisi par Dieu pour annoncer ce plan divin, ce mystère du salut. Il le résume en disant : ce mystère n’est rien d’autre finalement que « le Christ en nous l’espérance de la gloire », « l’espérance de la béatitude » (Col 1 25-27)

Le contenu de ce secret c’est donc le bonheur du ciel et le moyen principal, hors pair, pour le ravir » n’est rien d’autre que Jésus-Christ, à telle enseigne que saint Paul peut identifier le « mystère du salut» au Christ lui-même et appeler celui-ci le « mystère de Dieu ». Il s’agit de la personne même du Seigneur, de son avènement sur la terre de son rôle salutaire, de « ses richesses insondables ».
Le Christ est visiblement le réalisateur, le porteur de ce salut. Il le notifie, il le résume, il le réalise. De fait si Dieu veut sauver tous les hommes et les conduire à la vie éternelle, c’est le Christ qui exécute cette œuvre. Il est le Sauveur de l’humanité. « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde ». Et saint Pierre de confesser, le jour de la Pentecôte, il n’ya pas d’autre nom sous le ciel que le nom de Jésus par lequel nous puissions être sauvés. « Il est la voie, la vérité et la vie ». Il est le chef-d’œuvre de la prédestination éternelle de Dieu, la Sage.

Et ce salut est universel, nul n’en est exclu, ni païens ni juifs. Il est pour tous dès lors que l’on confesse sa foi en Jésus-Christ.

Dès lors la formule la plus complète du mystère du salut est de dire que Dieu s’est proposé de « tout réunir dans le Christ » (Eph 1 10). C’est-à-dire que Dieu a décrété que le Christ Seigneur serait le centre, le lien vivant, le principe de convergence, d’harmonie et d’unité de toutes les créatures pour leur vie éternelle.

Oui ! Le mystère de l’Evangile, c’est le mystère du Christ. C’est le Christ qui est le plan divin. Ce plan qui, à l’origine était caché, a été mis en exécution, a acquis une existence objective, je dirais volontiers une consistance, dans le Christ. Il est devenu dans le Christ, un événement historique. Il a été divulgué, il a été publié dans et par le Christ. Il a été annoncé et manifesté dans la personne du Christ. La nuit de Noël, les Anges n’ont cessé de chanter aux bergers : un Sauveur vous est né, un Sauveur vous est donné. Vous le trouverez emmailloté dans une crèche. Oui ! Le secret divin est dès lors manifesté dans le monde, vu par les anges, attesté aux païens, cru dans l’univers entier. Ce sont là encore les termes de saint Paul à Timothée : « Le Christ a été manifesté dans la chair, est apparu aux Anges, A été cru dans le monde, justifié dans l’esprit, a été prêché aux nations a été élevé en gloire. (1 Tim 3 16)

Tel est le plan divin, un plan sauveur.
Qui a été conçu par Dieu d’après son bon plaisir. Qui a été tu, caché aux siècles et aux générations passées. Car il est, de sa nature, un mystère, i.e. un secret, une connaissance réservée, la propriété de Dieu seul.

Et ce n’est qu’à la plénitude des temps, à l’âge messianique que Dieu en a décrété l’exécution et la révélation dans le Christ, par l’Eglise et ses Apôtres.

En effet c’est ce secret, ce dessein éternel conçu par Dieu depuis toujours et centré sur le Christ que les Apôtres, de par l’ordre divin, ont reçu la charge de mettre en lumière dans les derniers temps. Ils doivent prêcher ce salut, qui est la sagesse de Dieu. Ils doivent donc prêcher Jésus-Christ, exposer le mystère du salut par la foi au Christ. C’est ce que dit saint Paul : « priez pour moi afin qu’il me soit donné d’ouvrir les lèvres et de prêcher avec liberté le mystère de l’Evangile à l’égard duquel je fais fonction d’ambassadeur » (Eph 6 18)
Ce sont les Apôtres qui sont les premiers bénéficiaires de ce « mystère de l’Evangile ». Puis Ils ont été choisis et désignés pour communiquer au monde le mystère de salut. A ce titre, ils sont les grands révélateurs du mystère de salut de Dieu.
Dès lors il faut dire que la révélation faite par les Apôtres et l’Eglise est comme le couronnement du mystère. Je veux dire que le Christ et sa rédemption ne nous sauveraient pas s’ils n’étaient pas annoncés. C’est par ses Apôtres que les hommes reçoivent la communication du secret divin, qui est à la fois sotériologique : le salut, la vie éternelle et eschatologique ; les biens futurs du ciel : la vision de gloire. Amen.

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