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Le saint Sacrifice de la Messe

Le saint Sacrifice de la Messe

publié dans regards sur le monde le 13 octobre 2009


Présentation

C’est toujours une grande joie et un immense plaisir de célébrer la sainte messe, en raison de ce qu’elle est, tous les jours de la semaine, mais plus particulièrement le dimanche, parce qu’elle est célébrée avec solennité, faste et une belle assistance de fidèles. Je jubile lorsque je peux accueillir de nouveaux fidèles, de nouveaux ménages qui viennent de trouver notre belle église de Rolleboise dédiée à Saint Michel, située dans une campagne si merveilleuse, dominant la Seine. C’était encore le cas dimanche dernier. Car j’aime la piété des fidèles. J’aime leurs chants tant grégoriens que polyphoniques. Et je ne suis pas le seul. Les fidèles s’encouragent mutuellement dans la vie de la grâce. Et c’est bien ainsi. J’aime le chant des cantiques populaires chantés à l’entrée et à la sortie de la messe. J’aime ces voix fortes qui ainsi expriment foi et joie spirituels. J’aime l’odeur de l’encens. J’aime voir brûler les cierges de dévotion en l’honneur de notre Dame et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. J’aime l’atmosphère de piété que sait créer la liturgie « tridentine » : une piété individuelle mais tout autant collective et publique. Il est bon de prier ensemble. On se soutient. On s’édifie mutuellement. J’aime « entendre » le silence qui suit la consécration de l’hostie, du vin. J’aime entendre ces trois coups de cloche du clocher à chaque consécration. Ils sont « missionnaires » ces trois coups ! Ils font entendre à l’entour que les fidèles catholiques sont dans l’adoration de leur Rédempteur et l’action de grâce adressant à Dieu dans une foi fervente « tout honneur et toute gloire ». Ils accomplissent tout simplement leur devoir à l’égard de Dieu, leur Créateur et Seigneur. Comme le dit joliment M l’abbé Barthe, « la splendeur extérieur (de la liturgie) alimente un feu intérieur dont elle n’est que le reflet ». Dans une belle liturgie, il y a nécessairement une réciprocité d’influence. La liturgie nourrit la foi. La foi s’éclate – pour m’exprimer comme les jeunes – dans la liturgie. Il y a donc une influence réciproque entre l’aspect extérieur et intérieur de la vie liturgique. Une liturgie célébrée d’une manière purement extérieure est vaine, un échec. Une liturgie célébrée avec piété et foi est nécessairement « jubilation ». On le sent. On l’entend. C’est palpable. C’est une victoire. C’est un triomphe.

Il ne faut pas perdre cette victoire, ce triomphe dans la liturgie. Ce serait un drame pour le peuple. Il s’étiolerait, s’ennuierait, quitterait. Il faut le nourrir du beau tant musical que théologal. La liturgie doit se développer dans le noble et le solennel parce qu’on s’adresse à un Dieu de Majesté, qu’il est un Dieu de Majesté. C’est au prêtre, chargé d’âmes, de réaliser cela dans son église. La liturgie est ainsi un beau moyen d’apostolat. Dieu attire les âmes par le beau. Il suffit de maintenir cette liturgie.

Pour satisfaire ce noble but, il me semble qu’il n’est rien de plus important que de relire aujourd’hui, la belle encyclique de Pie XII « Mediator Dei », principalement la deuxième partie, toute consacrée au saint Sacrifice de la Messe. Il nous rappelle ce qu’est la messe : le sacrifice du Christ renouvelé sur l’autel d’une manière non sanglante, sacramentelle, qu’il est offert par le prêtre agissant in personna Christi mais que cette oblation sacrificielle est tout autant l’œuvre du prêtres que des fidèles à des titres différents.

Je suis sur que ceux qui prendront le temps de lire attentivement ce très beau texte comprendront la manière d’assister à la messe. La vraie réforme – qui est nécessaire plus que jamais aujourd’hui – n’est pas seulement une réforme rituelle, mais une réforme des cœurs, la réforme intérieure, une plus grande vie théologale. Et cette réforme s’alimente de la liturgie. Elle s’alimente du catéchisme.
Voilà ce beau texte de Pie XII.

Il parle d’abord de la nature du sacrifice eucharistique, puis de la participation des fidèles. Cette participation doit surtout être une participation intérieure, « théologale »

1- Nature du sacrifice eucharistique

« Le point culminant et comme le centre de la religion chrétienne est le mystère de la très sainte Eucharistie que le Christ, Souverain Prêtre, a instituée, et qu’il veut voir perpétuellement renouvelé dans l’Église par ses ministres. Comme il s’agit de la matière principale de la liturgie, Nous estimons utile de Nous y attarder quelque peu et d’attirer votre attention, Vénérables Frères, sur ce sujet très important.

Le Christ, notre Seigneur,  » prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech  » (Ps CIX, 4),  » ayant aimé les siens qui étaient dans le monde  » (Jn XIII, 1),  » durant la dernière Cène, la nuit où il fut trahi, voulut, comme l’exige la nature humaine, laisser à l’Église, son Épouse bien-aimée, un sacrifice visible, pour représenter le sacrifice sanglant qui devait s’accomplir une fois seulement sur la croix, afin donc que son souvenir demeurât jusqu’à la fin des siècles et que la vertu en fût appliquée à la rémission de nos péchés de chaque jour… Il offrit à Dieu son Père son corps et son sang sous les apparences du pain et du vin, symboles sous lesquels il les fit prendre aux apôtres, qu’il constitua alors prêtres du Nouveau Testament, et il ordonna, à eux et à leurs successeurs, de l’offrir  » (Conc. Trid., Sess. XXII, cap. 1).

a- Il est un véritable renouvellement du sacrifice de la croix

Le saint sacrifice de l’autel n’est donc pas une pure et simple commémoration des souffrances et de la mort de Jésus-Christ, mais un vrai sacrifice, au sens propre, dans lequel, par une immolation non sanglante, le Souverain Prêtre fait ce qu’il a fait sur la croix, en s’offrant lui-même au Père éternel comme une hostie très agréable.  » La victime est la même ; celui qui maintenant offre par le ministère des prêtres est celui qui s’offrit alors sur la croix ; seule la manière d’offrir diffère « . (Ibid. cap. 2)

a. Prêtre identique

C’est donc le même prêtre, Jésus-Christ, mais dont la personne sacrée est représentée par son ministre, celui-ci, en effet, par la consécration sacerdotale qu’il a reçue, est assimilé au Souverain Prêtre et jouit du pouvoir d’agir avec la puissance et au nom du Christ lui-même (Cf. S. Thomas, Summa theol. IIIa, q. 22, a. 4.). C’est pourquoi par son action sacerdotale, d’une certaine manière,  » il prête sa langue au Christ, il lui offre sa main « . (Jean Chrysostome, In Ioann. Hom., 86, 4.)

b. Victime identique

La victime est également la même, à savoir le divin Rédempteur, selon sa nature humaine et dans la vérité de son corps et de son sang. La manière dont le Christ est offert est cependant différente. Sur la croix, en effet, il offrit à Dieu tout lui-même et ses douleurs, et l’immolation de la victime fut réalisée par une mort sanglante subie librement. Sur l’autel, au contraire, à cause de l’état glorieux de sa nature humaine,  » la mort n’a plus d’empire sur lui  » (Rm VI, 9), et, par conséquent, l’effusion du sang n’est plus possible ; mais la divine sagesse a trouvé un moyen admirable de rendre manifeste le sacrifice de notre Rédempteur par des signes extérieurs, symboles de mort. En effet, par le moyen de la transsubstantiation du pain au corps et du vin au sang du Christ, son corps se trouve réellement présent, de même que son sang, et les espèces eucharistiques, sous lesquelles il se trouve, symbolisent la séparation violente du corps et du sang. Ainsi le souvenir de sa mort réelle sur le Calvaire est renouvelé dans tout sacrifice de l’autel, car la séparation des symboles indique clairement que Jésus-Christ est en état de victime.

c. Fins identiques

Les buts visés enfin, sont les mêmes. Le premier est la glorification du Père céleste. De son berceau jusqu’à la mort, Jésus-Christ fut enflammé du désir de procurer la gloire de Dieu ; de la croix au ciel, l’offrande de son sang s’éleva comme un parfum délectable, et pour que cet hommage ne cesse jamais, les membres s’unissent à leur Chef divin dans le sacrifice eucharistique, et avec lui, unis aux anges et aux archanges, ils adressent en chœur à Dieu de continuels hommages (cf. Missale Rom., Praefatio), rapportant au Père tout-puissant tout honneur et toute gloire (Ibid., Canon).

Le second but poursuivi est de rendre à Dieu les grâces qui lui sont dues. Seul le divin Rédempteur, en tant que Fils bien-aimé du Père éternel, dont il connaissait l’immense amour, put lui offrir un digne chant d’action de grâces. C’est ce qu’il visa, ce qu’il voulut,  » en rendant grâces  » (Mc XIV, 23) à la dernière Cène. Et il ne cessa de le faire lorsqu’il était suspendu à la croix ; il ne le cesse pas dans le saint sacrifice de l’autel, dont le sens est  » action de grâces  » ou action  » eucharistique « , et ceci parce que  » c’est vraiment digne et juste, équitable et salutaire  » (Missale Rom., Praefatio).

En troisième lieu, le sacrifice se propose un but d’expiation, de propitiation et de réconciliation. Aucun autre que le Christ ne pouvait assurément offrir à Dieu satisfaction pour toutes les fautes du genre humain ; aussi voulut-il être immolé lui-même sur la croix  » en propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier  » (I Jn, II, 2). De la même manière, il s’offre tous les jours sur les autels pour notre rédemption, afin qu’arrachés à la damnation éternelle nous soyons inscrits au nombre de ses élus. Et cela non seulement pour nous qui jouissons de cette vie mortelle, mais aussi  » pour tous ceux qui reposent dans le Christ, qui nous ont précédés avec le signe de la foi, et qui dorment du sommeil de la paix  » (Missale Rom., Canon) ; en effet, soit que nous vivions, soit que nous mourions,  » nous ne nous éloignons pas du seul et unique Christ  » (S. Augustin, De Trinit., lib. XIII, c. 19).

En quatrième lieu, enfin, il y a un but impétratoire. L’homme, enfant prodigue, a mal usé de tous les biens reçus du Père céleste, et les a dissipés ; aussi se trouve-t-il réduit à un état de très grande pauvreté et de très grande souillure. Cependant, du haut de la croix, le Christ  » offrant avec un grand cri et des larmes… ses prières et ses supplications… fut exaucé à cause de sa piété  » (He, V, 7). Semblablement, sur les saints autels il exerce la même médiation efficace, afin que nous soyons comblés de toute bénédiction et de toute grâce.

b- Valeur infinie du divin sacrifice

Il est donc facile de comprendre pourquoi le saint concile de Trente affirme que la vertu salutaire de la croix nous est communiquée par le sacrifice eucharistique pour la rémission de nos péchés quotidiens (cf. Sess. XXII, cap. 1). L’apôtre des Gentils, en proclamant la surabondante plénitude et perfection du sacrifice de la croix, a déclaré que le Christ, par une seule oblation, a rendu parfaits à jamais tous les sanctifiés (cf. He X, 14). De fait, les mérites de ce sacrifice, infinis et sans mesure, n’ont pas de limites : ils s’étendent à l’universalité des hommes de tous les lieux et de tous les temps, parce que l’Homme-Dieu en est le Prêtre et la Victime ; parce que son immolation, comme son obéissance à la volonté du Père éternel, fut absolument parfaite, et parce qu’il a voulu mourir comme Chef du genre humain :  » Vois comment fut traité notre rachat : le Christ pend au bois, vois à quel prix il a acheté… il a versé son sang, il a acheté avec son sang, il a acheté avec le sang de l’Agneau immaculé, avec le sang du Fils unique de Dieu… L’acheteur est le Christ, le prix, le sang ; l’achat, le monde entier  » (S. Augustin, Enarr. in Ps. CXLVII, n. 16).

Ce rachat, cependant, n’atteint pas aussitôt son plein effet : il faut que le Christ, après avoir racheté le monde au prix très précieux de lui-même, entre effectivement en possession réelle des âmes des hommes. Aussi, pour que leur rédemption et leur salut, en ce qui concerne les individus et toutes les générations qui se succéderont jusqu’à la fin des siècles, se réalisent et soient agréés de Dieu, il faut absolument que chaque homme en particulier entre en contact vital avec le sacrifice de la croix, et donc que les mérites qui en découlent lui soient transmis. On peut dire d’une certaine manière que sur le Calvaire le Christ a établi une piscine d’expiation et de salut, qu’il a remplie de son sang répandu, mais si les hommes ne se plongent pas dans ses eaux et n’y lavent les taches de leurs fautes, ils ne peuvent assurément obtenir purification ni salut.

c- Mais la collaboration des fidèles est nécessaire

Afin donc que chaque pécheur soit blanchi dans le sang de l’Agneau, les chrétiens doivent nécessairement associer leur travail à celui du Christ. Si, parlant en général, on peut dire, en effet, que le Christ a réconcilié, avec son Père par sa mort sanglante, tout le genre humain, il a voulu cependant que, pour obtenir les fruits salutaires produits par lui sur la croix, tous fussent conduits et amenés à sa croix, par les sacrements principalement et par le sacrifice eucharistique. Dans cette participation actuelle et personnelle, de même que les membres prennent chaque jour une ressemblance plus grande avec leur divin Chef, de même la vie salutaire découlant du Chef est communiquée aux membres, si bien que nous pouvons répéter les paroles de saint Paul :  » Je suis attaché à la croix avec le Christ, et ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi  » (Gal II, 19-20).

Comme Nous l’avons déjà dit en une autre occasion d’une façon expresse et concise,  » Jésus-Christ en mourant sur la croix donna à son Église, sans aucune coopération de la part de celle-ci, l’immense trésor de la Rédemption ; mais quand il s’agit de distribuer ce trésor, non seulement il partage avec son Épouse immaculée cette œuvre de sanctification, mais il veut encore qu’elle naisse en quelque sorte de sa propre activité  » (Lettre encycl. Mystici Corporis, du 29 juin 1943).
Or, le saint sacrifice de l’autel est comme l’instrument par excellence par lequel les mérites venant de la croix du divin Rédempteur sont distribués :  » Toutes les fois que le souvenir de ce sacrifice est célébré, l’œuvre de notre Rédemption s’accomplit  » (Missale Rom., Secreta Dom. IX post Pentec.). Celui-ci, cependant, bien loin de diminuer la dignité du sacrifice sanglant, en fait plutôt connaître davantage et en rend plus évidentes la grandeur et la nécessité comme l’affirme le concile de Trente (cf. Conc. Trid., Sess. XXII, cap. 2 et can. 4).

Renouvelé tous les jours, il nous rappelle qu’il n’y a pas de salut hors de la croix de Notre- Seigneur Jésus-Christ (cf. Ga VI, 14) ; et que Dieu lui-même tient à la continuation de ce sacrifice  » de l’aurore au coucher du soleil  » (Mal. I, 11) pour que jamais ne cesse l’hymne de gloire et d’action de grâces dû par les hommes à leur Créateur, car ils ont perpétuellement besoin de son secours, besoin aussi du sang du Rédempteur pour effacer des péchés qui provoquent sa justice.

2 – Participation des fidèles au Sacrifice Eucharistique.

a- Participation, mais non pouvoirs sacerdotaux

Il est donc nécessaire, Vénérables Frères, que tous les chrétiens considèrent comme un devoir principal et un honneur suprême de participer au sacrifice eucharistique, et cela, non d’une manière passive et négligente et en pensant à autre chose, mais avec une attention et une ferveur qui les unissent étroitement au Souverain Prêtre, selon la parole de l’Apôtre :  » Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ-Jésus  » (Ph II, 5) offrant avec lui et par lui, se sanctifiant en lui.

Assurément le Christ est prêtre, mais il est prêtre pour nous, non pour lui, car il présente au Père éternel des prières et des sentiments religieux au nom du genre humain tout entier, de même il est victime, mais pour nous, puisqu’il se met lui-même à la place de l’homme coupable. Le mot de l’Apôtre :  » Ayez en vous les sentiments qui étaient dans le Christ Jésus « , demande donc de tous les chrétiens qu’ils reproduisent, autant qu’il est humainement possible, les sentiments dont était animé le divin Rédempteur lorsqu’il offrait le sacrifice de lui-même, c’est-à-dire qu’ils reproduisent son humble soumission d’esprit, qu’ils adorent, honorent, louent et remercient la souveraine majesté de Dieu. Il demande encore d’eux-mêmes qu’ils prennent en quelque sorte la condition de victime, qu’ils se soumettent complètement aux préceptes de l’Évangile, qu’ils s’adonnent spontanément et volontiers à la pénitence, et que chacun déteste et expie ses fautes. Il demande enfin que tous avec le Christ nous mourions mystiquement sur la croix, de manière à pouvoir faire nôtre la pensée de saint Paul :  » Je suis crucifié avec le Christ  » (Ga II, 19). Du fait cependant que les chrétiens participent au sacrifice eucharistique, il ne s’ensuit pas qu’ils jouissent également du pouvoir sacerdotal. Il est absolument nécessaire que vous exposiez cela clairement aux yeux de vos fidèles.

Il y a en effet, Vénérables Frères, des gens qui, se rapprochant d’erreurs jadis condamnées (cf. Conc. Trid., Sess. XXIII, cap. 4), enseignent aujourd’hui que dans le Nouveau Testament, le mot  » sacerdoce  » désigne uniquement les prérogatives de quiconque a été purifié dans le bain sacré du baptême ; de même, disent-ils, le précepte de faire ce qu’il avait fait, donné par Jésus-Christ à ses apôtres durant la dernière Cène, vise directement toute l’Église des chrétiens, et c’est par conséquent plus tard seulement qu’on en est arrivé au sacerdoce hiérarchique. C’est pourquoi, ils prétendent que le peuple jouit d’un véritable pouvoir sacerdotal, et que le prêtre agit seulement comme un fonctionnaire délégué par la communauté. A cause de cela, ils estiment que le sacrifice eucharistique est au sens propre une  » concélébration « , et que les prêtres devraient  » concélébrer  » avec le peuple présent, plutôt que d’offrir le sacrifice en particulier en l’absence du peuple.

Combien des erreurs captieuses de ce genre contredisent aux vérités que Nous avons affirmées plus haut, en traitant de la place que tient le prêtre dans le Corps mystique du Christ, il est superflu de l’expliquer. Nous estimons cependant devoir rappeler que le prêtre remplace le peuple uniquement parce qu’il représente la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en tant que Chef de tous les membres s’offrant lui-même pour eux ; quand il s’approche de l’autel, c’est donc en tant que ministre du Christ, inférieur au Christ, mais supérieur au peuple (cf. S. Robert Bellarmin, De Missa, II, cap. 4). Le peuple, au contraire, ne jouant nullement le rôle du divin Rédempteur, et n’étant pas conciliateur entre lui-même et Dieu, ne peut en aucune manière jouir du droit sacerdotal.

b- Participation en tant qu’ils l’offrent avec le prêtre

Ces vérités sont de foi certaine ; les fidèles cependant offrent, eux aussi la divine Victime, mais d’une manière différente.

a. Ceci est affirmé par l’Église

Ceci a déjà été très clairement affirmé par certains de Nos prédécesseurs et par les docteurs de l’Église.  » Non seulement – ainsi parle Innocent III, d’immortelle mémoire – les prêtres offrent, mais aussi tous les fidèles, car ce qui s’accomplit d’une manière spéciale par le ministère des prêtres se fait d’une manière universelle par le vœu des fidèles  » (De Sacro Altaris Mysterio, III, 6), Et Nous aimons à citer en cette matière au moins une affirmation de saint Robert Bellarmin, prise entre beaucoup d’autres :  » Le sacrifice, dit-il, est offert principalement dans la personne du Christ. C’est pourquoi l’offrande qui suit la consécration atteste en quelque sorte que toute l’Église consent à l’oblation faite par le Christ et offre avec lui  » (De Missa, I, cap. 27).

b. Ceci est exprimé par les rites eux-mêmes

Les rites et les prières du sacrifice eucharistique n’expriment et ne manifestent pas moins clairement que l’oblation de la victime est faite par les prêtres en même temps que par le peuple. Non seulement, en effet, après l’offrande du pain et du vin, le ministre du sacrifice, tourné vers le peuple, dit expressément :  » Priez, mes frères, pour que mon sacrifice qui est aussi le vôtre, trouve accès près de Dieu, le Père tout-puissant  » (Missale Rom., Ordo Missae), mais en outre, les prières par lesquelles la divine hostie est offerte à Dieu sont formulées, la plupart du temps, au pluriel, et il y est plus d’une fois indiqué que le peuple, lui aussi, prend part à cet auguste sacrifice en tant qu’il l’offre. On y trouve ceci, par exemple :  » Pour lesquels nous t’offrons, ou qui t’offrent… Nous vous prions donc, Seigneur, d’accueillir d’un cœur apaisé cette offrande de vos serviteurs et de toute votre famille… Nous, vos serviteurs, ainsi que votre peuple saint, nous offrons à votre glorieuse Majesté ce que vous-même nous avez donné et nous donnez, l’hostie pure, l’hostie sainte, l’hostie immaculée  » (Ibid., Canon Missae).

Et il n’est pas étonnant que les chrétiens soient élevés à cette dignité. Par le bain du baptême, en effet, les chrétiens deviennent à titre commun membres dans le corps du Christ-prêtre, et par le  » caractère  » qui est en quelque sorte gravé en leur âme, ils sont délégués au culte divin : ils ont donc part, selon leur condition, au sacerdoce du Christ lui-même.

c. Offrande du pain et du vin faite par les fidèles

De tout temps, dans l’Église catholique, la raison humaine, éclairée par la foi, s’efforce d’atteindre à une connaissance aussi grande que possible des choses divines. C’est pourquoi il convient que le peuple chrétien cherche avec amour en quel sens il est dit dans le canon du sacrifice eucharistique qu’il offre lui aussi. Afin donc de satisfaire à ce pieux désir, nous aimons à traiter ici le sujet brièvement.

Il y a d’abord des raisons plus éloignées : souvent, par exemple, les chrétiens assistant aux cérémonies répondent aux prières du prêtre ; de même, parfois – ce qui arrivait jadis plus souvent – ils offrent aux ministres de l’autel le pain et le vin pour qu’ils deviennent le corps et le sang du Christ ; l’aumône, enfin, qu’ils donnent au prêtre a pour but de faire offrir la divine victime pour eux-mêmes.

Mais il y a aussi une raison profonde pour laquelle on dit que tous les chrétiens, surtout ceux qui y assistent, offrent le sacrifice.

d. Sacrifice offert par les fidèles

Pour ne pas faire naître en cette matière très importante d’erreurs pernicieuses, il faut préciser avec exactitude le sens du mot  » offrir « . L’immolation non sanglante par le moyen de laquelle, après les paroles de la consécration, le Christ est rendu présent sur l’autel en état de victime, est accomplie par le seul prêtre en tant qu’il représente la personne du Christ, non en tant qu’il représente la personne des fidèles. Mais par le fait que le prêtre pose la divine victime sur l’autel, il la présente à Dieu le Père en tant qu’offrande, pour la gloire de la très sainte Trinité et le bien de toute l’Église. Or, cette oblation au sens restreint, les chrétiens y prennent part à leur manière et d’une double façon, non seulement parce qu’ils offrent le sacrifice par les mains du prêtre, mais aussi parce qu’ils l’offrent avec lui en quelque sorte, et cette participation fait que l’offrande du peuple se rattache au culte liturgique lui-même.

Que les fidèles, par les mains du prêtre, offrent le sacrifice, cela ressort avec évidence du fait que le ministre de l’autel représente le Christ en tant que chef offrant au nom de tous ses membres ; c’est pourquoi l’Église universelle est dite, à bon droit, présenter par le Christ l’offrande de la victime. Si le peuple offre en même temps que le prêtre, ce n’est pas que les membres de l’Église accomplissent le rite liturgique visible de la même manière que le prêtre lui-même, ce qui revient au seul ministre délégué par Dieu pour cela, mais parce qu’il unit ses vœux de louange, d’impétration, d’expiation et d’action de grâces aux vœux ou intentions mentales du prêtre, et même du Souverain Prêtre, afin de les présenter à Dieu le Père dans le rite extérieur même du prêtre offrant la victime. Le rite extérieur du sacrifice, en effet, doit nécessairement, par sa nature, manifester le culte intérieur ; or, le sacrifice de la loi nouvelle signifie l’hommage suprême par lequel le principal offrant, qui est le Christ, et avec lui et par lui tous ses membres mystiques, rendent à Dieu l’honneur et le respect qui lui sont dus.

Nous avons appris avec grande joie que, surtout en ces derniers temps, par suite de l’étude plus poussée que beaucoup ont faite des questions liturgiques, cette doctrine a été mise en pleine lumière. Nous ne pouvons cependant ne pas déplorer vivement les exagérations et les excès qui ne concordent pas avec les véritables enseignements de l’Église.

Certains, en effet, réprouvent complètement les messes qui sont offertes en privé et sans assistance, comme éloignées de l’antique manière de célébrer ; quelques-uns même affirment que les prêtres ne peuvent en même temps offrir la divine hostie sur plusieurs autels parce que par cette manière de faire ils divisent la communauté et mettent son unité en péril ; on va parfois jusqu’à estimer que le peuple doit confirmer et agréer le sacrifice pour que celui-ci obtienne sa valeur et son efficacité.

On en appelle à tort, en la matière, à la nature sociale du sacrifice eucharistique. Toutes les fois, en effet, que le prêtre renouvelle ce que le divin Rédempteur accomplit à la dernière Cène, le sacrifice est vraiment consommé, et ce sacrifice, partout et toujours, d’une façon nécessaire et par sa nature, a un rôle public et social, puisque celui qui l’immole agit au nom du Christ et des chrétiens dont le divin Rédempteur est le chef, l’offrant à Dieu pour la sainte Église catholique, pour les vivants et les défunts (Missale Rom., Canon Missae). Et ceci se réalise sans aucun doute, soit que les fidèles y assistent – et Nous désirons et recommandons qu’ils y soient présents très nombreux et très fervents – soit qu’ils n’y assistent pas, n’étant en aucune manière requis que le peuple ratifie ce que fait le ministre sacré.

De l’exposé précédent, il résulte clairement que la messe est offerte au nom du Christ et de l’Église, et que le sacrifice eucharistique ne serait pas privé de ses fruits, même sociaux, si le prêtre célébrait sans la présence d’aucun acolyte ; néanmoins, à cause de la dignité d’un si grand mystère, Nous voulons et exigeons que – conformément aux ordonnances constantes de notre Mère l’Église – aucun prêtre ne monte à l’autel s’il n’a un ministre pour le servir et lui répondre, selon la prescription du canon 813.

c-. Participation en tant qu’ils doivent s’offrir eux-mêmes comme victimes

Pour que l’oblation, par laquelle dans ce sacrifice ils offrent au Père céleste la divine victime, obtienne son plein effet, il faut encore que les chrétiens ajoutent quelque chose : ils doivent s’immoler eux-mêmes en victimes. Cette immolation ne se réduit pas seulement au sacrifice liturgique. Parce que nous sommes édifiés sur le Christ comme des pierres vivantes, le prince des apôtres veut, en effet, que nous puissions, comme  » sacerdoce saint, offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ  » (I Pierre, II, 5) ; et l’apôtre Paul, parlant pour tous les temps, exhorte les fidèles en ces termes :  » Je vous conjure donc, mes frères… d’offrir vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous lui devez  » (Rm XII, 1). Mais lorsque les fidèles participent à l’action liturgique avec tant de piété et d’attention qu’on peut dire d’eux :  » Dont la foi et la dévotion te sont connues  » (Missale Rom., Canon Missae), alors il est impossible que leur foi à chacun n’agisse avec plus d’ardeur par la charité, que leur piété ne se fortifie et ne s’enflamme, qu’ils ne se consacrent, tous et chacun, à procurer la gloire de Dieu et, dans leur ardent désir de se rendre étroitement semblables à Jésus-Christ qui a souffert de très cruelles douleurs, il est impossible qu’ils ne s’offrent avec et par le souverain Prêtre, comme une hostie spirituelle.

a. En purifiant leur âme

Ceci est également enseigné dans les exhortations que l’évêque, au nom de l’Église, adresse aux ministres sacrés le jour où il les consacre :  » Rendez-vous compte de ce que vous accomplissez, imitez ce que vous faites et en célébrant le mystère de la mort du Seigneur faites mourir complètement en vos membres les vices et les concupiscences  » (Pontif Rom., De Ordinatione presbyteri). C’est presque dans les mêmes termes que, dans les livres liturgiques, les chrétiens qui s’approchent de l’autel sont invités à participer aux cérémonies :  » Que sur cet autel soit honorée l’innocence, immolé l’orgueil, étouffée la colère ; que la luxure et tout dérèglement soient frappés à mort ; qu’en guise de tourterelles soit offert le sacrifice de la chasteté, et au lieu des petits de colombe, le sacrifice de l’innocence  » (Ibidem, De altaris consecrat., Praefatio) . Lorsque nous sommes à l’autel, nous devons donc transformer notre âme, tout ce qui est péché en elle doit être complètement étouffé, tout ce qui, par le Christ, engendre la vie surnaturelle doit être vigoureusement restauré et fortifié, si bien que nous devenions, avec l’Hostie immaculée, une seule victime agréable au Père éternel.

La sainte Église s’efforce, par les préceptes de la sainte liturgie d’obtenir la réalisation de cette très sainte intention de la manière la plus adaptée. A cela, en effet, visent non seulement les lectures, les homélies et les autres discours des ministres sacrés, et tout le cycle des mystères qui sont proposés à notre mémoire tout au long de l’année, mais encore les vêtements et les rites sacrés et toutes leurs cérémonies extérieures qui ont pour but de  » faire valoir la majesté d’un si grand sacrifice, et par ces signes visibles de religion et de piété, d’exciter les esprits des fidèles à la contemplation des réalités les plus profondes cachées dans ce sacrifice  » (cf. Conc. Trid., Sess. XXII, cap. 5).

b. En reproduisant l’image de Jésus-Christ

Tous les éléments de la liturgie incitent donc notre âme à reproduire en elle par le mystère de la croix l’image de notre divin Rédempteur, selon ce mot de l’Apôtre :  » Je suis attaché à la croix avec le Christ ; je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi  » (Ga II, 19-20). Par là, nous devenons hostie avec le Christ pour la plus grande gloire du Père.

C’est donc vers cet idéal que les chrétiens doivent orienter et élever leur âme quand ils offrent la divine victime dans le sacrifice eucharistique. Si, en effet, comme l’écrit saint Augustin, sur la table du Seigneur lui-même repose notre mystère (cf. Serm. CCLXXII.) c’est-à-dire le Christ Seigneur lui-même, en tant qu’il est Chef et symbole de cette union par laquelle nous sommes le Corps du Christ (cf. I Cor XII, 27) et les membres de son Corps (cf. Ep V, 30) ; si saint Robert Bellarmin enseigne, selon l’esprit du docteur d’Hippone, que dans le sacrifice de l’autel est exprimé le sacrifice général par lequel tout le Corps mystique du Christ, c’est-à-dire toute la cité rachetée, s’offre à Dieu par le Christ, Grand Prêtre (cf. S. Robert Bellarmin, De Missa. II, cap. 8), on ne peut rien imaginer de plus convenable et de plus juste que de nous immoler tous au Père éternel avec notre Chef qui a souffert pour nous. Dans le sacrement de l’autel, en effet, selon le même Augustin, il est démontré à l’Église que dans le sacrifice qu’elle offre, elle est offerte, elle aussi (cf. De Civ. Dei, lib. X, cap. 6).

Que les fidèles considèrent donc à quelle dignité le bain sacré du baptême les a élevés, et qu’ils ne se contentent pas de participer au sacrifice eucharistique avec l’intention générale qui convient aux membres du Christ et aux fils de l’Église, mais que, selon l’esprit de la sainte liturgie, librement et intimement unis au souverain Prêtre et à son ministre sur la terre, ils s’unissent à lui d’une manière particulière au moment de la consécration de la divine Hostie, et qu’ils l’offrent avec lui quand sont prononcées les solennelles paroles :  » Par lui, avec lui, en lui, est à toi, Dieu Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire dans les siècles des siècles  » (Missale Rom., Canon Missae), paroles auxquelles le peuple répond : Amen. Et que les chrétiens n’oublient pas, avec le divin Chef crucifié, de s’offrir eux-mêmes et leurs préoccupations, leurs douleurs, leurs angoisses, leurs misères et leurs besoins.

d. Moyens pour promouvoir cette participation

Ceux-là, par conséquent, sont dignes de louanges qui, en vue de rendre plus facile et plus fructueuse pour le peuple chrétien la participation au sacrifice eucharistique, s’efforcent opportunément de mettre entre les mains du peuple le Missel romain, de manière que les fidèles, unis au prêtre, prient avec lui à l’aide des mêmes paroles et avec les sentiments mêmes de l’Église ; ceux-là méritent des louanges qui s’efforcent de faire de la liturgie une action sainte même extérieurement, à laquelle prennent réellement part tous les assistants, ce qui peut se réaliser de diverses manières : quand, par exemple, tout le peuple, selon les règles rituelles ou bien répond d’une façon bien réglée aux paroles du prêtre, ou se livre à des chants en rapport avec les différentes parties du sacrifice, ou bien fait l’un et l’autre, ou enfin lorsque dans les messes solennelles il répond aux prières des ministres de Jésus-Christ et s’associe au chant liturgique.

e- Moyens subordonnés aux préceptes de l’Église

Ces manières de participer au sacrifice sont à louer et à recommander quand elles obéissent soigneusement aux préceptes de l’Église et aux règles des rites sacrés. Elles ont pour but principal d’alimenter et de favoriser la piété des chrétiens et leur union intime avec le Christ et avec son ministre visible, et de stimuler les sentiments et les dispositions intérieures selon lesquels notre âme doit se conformer au souverain Prêtre du Nouveau Testament. Elles démontrent d’une manière extérieure que, de sa nature, le sacrifice, étant accompli par le Médiateur de Dieu et des hommes (cf. I Tm II, 5), doit être considéré comme l’œuvre de tout le Corps mystique du Christ ; elles ne sont néanmoins nullement nécessaires pour en constituer le caractère public et commun. En outre, la messe dialoguée ne peut prendre la place de la messe solennelle, qui, même si elle est célébrée en la présence des seuls ministres, jouit d’une dignité particulière à cause de la majesté des rites et de l’éclat des cérémonies ; celles-ci, toutefois, prennent beaucoup plus de grandeur et de solennité si, comme l’Église le désire, un peuple nombreux et pieux y assiste.

f- Ne pas exagérer la valeur de ces moyens

Il faut remarquer qu’attacher à ces conditions extérieures une importance telle qu’on ose déclarer leur omission capable d’empêcher l’action sainte d’atteindre son but, c’est s’écarter de la vérité et de la droite raison, et se laisser guider par des idées fausses. Un bon nombre de chrétiens, en effet, ne peuvent se servir du Missel romain, même s’il est écrit en langue vulgaire ; et tous ne sont pas aptes à comprendre correctement, comme il convient, les rites et les formules liturgiques. Le tempérament, le caractère et l’esprit des hommes sont si variés et si différents que tous ne peuvent pas être dirigés et conduits de la même manière par des prières, des cantiques et des actes communs. En outre, les besoins des âmes et leurs goûts ne sont pas les mêmes chez tous, et ne demeurent pas toujours les mêmes en chacun. Qui osera donc dire sur la foi d’un tel préjugé, que tant de chrétiens ne peuvent participer au sacrifice eucharistique et jouir de ses bienfaits ? Mais ces gens-là peuvent assurément grâce à une méthode, qui se trouve être pour certains plus facile, comme par exemple, de méditer pieusement les mystères de Jésus-Christ, d’accomplir d’autres exercices de piété et de faire d’autres prières qui, bien qu’elles diffèrent des rites sacrés par la forme, s’accordent cependant avec eux par leur nature.

g- Que soient instituées des commissions diocésaines pour promouvoir la liturgie

C’est pourquoi Nous vous exhortons, Vénérables Frères, à vouloir bien ordonner et régler, chacun dans votre diocèse ou votre territoire ecclésiastique, la manière et la méthode selon lesquelles le peuple participera à l’action liturgique en conformité avec les règles établies par le Missel et avec les préceptes qu’ont édictés la Sacrée Congrégation des Rites et le Code de Droit canon ; de manière que tout se fasse avec l’ordre et la dignité nécessaires, et qu’il ne soit pas permis à n’importe qui, fût-il prêtre, de se servir des édifices sacrés pour y faire en quelque sorte des expériences. Dans ce but, Nous désirons aussi que dans chaque diocèse, de même qu’il y a une commission pour l’art et la musique sacrés, une commission pour promouvoir l’apostolat liturgique soit également constituée afin que par votre soin vigilant tout s’accomplisse diligemment selon les prescriptions du Siège apostolique.

Que dans les communautés de religieux tout ce que leurs propres Constitutions ont établi en cette matière soit observé soigneusement, et qu’on n’introduise pas de nouveautés que les supérieurs de ces communautés n’aient préalablement approuvées.

Si variées que puissent être les formes et les particularités de la participation du peuple au sacrifice eucharistique et aux autres actions liturgiques, on doit toujours faire les plus grands efforts pour que les âmes des assistants s’unissent au divin Rédempteur par des liens les plus étroits possibles, pour que leur vie s’enrichisse d’une sainteté toujours plus grande et que croisse chaque jour davantage la gloire du Père céleste. »

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